Chronologie de la RDC / Zaïre, Acte I : La crise Congolaise (1960-1963)

Le Congo ex-belge accède à l’indépendance le 30 juin 1960. Joseph Kasa-Vubu, Président de l’Association des Bakongo (ABAKO), devient le premier Président du nouvel État, qui prend le nom de République du Congo, tandis que Patrice Lumumba, leader du Mouvement national congolais et vainqueur des élections législatives de mai, accède au poste de Premier ministre. La fête est néanmoins de courte durée, le jeune État congolais étant rapidement confronté à une série de conflits internes qui menacent l’unité du pays et exposent ses populations aux affres de la guerre civile. Ils conduisent à la Crise congolaise, dont voici la chronologie.


Peu avant la crise

⊛ 10 juillet 1960 : déçus de voir que l’indépendance n’apporte aucun changement à leur condition, les soldats de la Force publique se mutinent contre leurs officiers européens. Les exactions commises par les mutins, lesquelles sont montées en épingle par la presse occidentale – les documents officiels belges évoquent en réalité un bilan de quatre tués et cinquante-deux viols parmi les Européens (Hoskyns, 1965 : 48) – et la panique qui s’ensuit parmi les 97.000 Blancs encore présents au Congo, provoquent très vite l’intervention des forces métropolitaines belges basées à Kamina et à Kitona afin de protéger et bientôt d’évacuer les ressortissants étrangers. Perçue comme une «agression», cette intervention provoque la mutation de la mutinerie en un conflit militaire entre la Belgique et le Congo.

⊛ 11 juillet 1960 : tandis que les troubles s’étendent à tout le pays, le leader de la province minière du Katanga, Moïse Tshombe, lequel bénéficie du soutien de l’Union minière du Haut Katanga (UMHK) et d’une grande majorité de colons, profite de l’intervention belge et du chaos à Léopoldville pour proclamer l’indépendance du Katanga. Un mois plus tard, le 8 août, ce sera au tour de l’Etat minier du Sud-Kasaï de faire sécession sous l’égide du leader du Mouvement national congolais / minoritaire (MNC-K), Albert Kalonji. Le 13 juillet, le Premier ministre Lumumba rompt les relations diplomatiques avec la Belgique et fait appel à l’Organisation des Nations unies pour réduire la sécession du Katanga où la situation est d’autant plus complexe que l’Association générale des Baluba du Katanga (Balubakat) et son leader Jason Sendwe s’opposent à la sécession menée par Tshombe. Très vite, les bandes de jeunes Baluba entrent à leur tour en rébellion contre Elisabethville tandis que Jason Sendwe proclame bientôt la création d’une province de Lualaba dans le Nord-Katanga.

⊛ 5 septembre 1960 : les exactions perpétrées lors des opérations de reconquête du Sud-Kasaï (première étape de l’offensive de Léopoldville sur le Katanga) par la Force publique, rebaptisée entretemps Armée nationale congolaise (ANC), amènent le président Kasa-Vubu à remplacer Patrice Lumumba par Joseph Ileo à la tête du gouvernement congolais. Le 14 septembre, tandis que Patrice Lumumba refuse de se soumettre et destitue à son tour le Président Kasa-Vubu, le Colonel Mobutu s’empare du pouvoir et suspend les institutions. Il maintient Joseph Kasa-Vubu à la tête de l’Etat, assigne Patrice Lumumba en résidence surveillée et confie le pouvoir à un Collège de Commissaires constitué de jeunes universitaires (Groupe de Binza) et dirigé par Justin-Marie Bomboko. Ce coup d’Etat incite les partisans et alliés de Patrice Lumumba à se réfugier à Stanleyville où le leader du Parti solidaire africain (PSA) et ancien vice-Premier ministre du gouvernement Lumumba, Antoine Gizenga, révoqué lui aussi le 5 septembre, reconstitue un gouvernement central regroupant un certain nombre de ministres lumumbistes.

Après avoir tenté en vain de rejoindre Antoine Gizenga à Stanleyville, Patrice Lumumba est transféré à Elisabethville le 17 janvier 1961 où il est assassiné par les troupes de Moïse Tshombe. Un mois plus tard, le 13 février, le Collège de Commissaires est dissout au profit d’un gouvernement provisoire dirigé par Joseph Ileo. Le Congo compte alors trois gouvernements concurrents à Léopoldville (Ileo), Stanleyville (Gizenga) et Elisabethville (Tshombe). En août 1961, dans un esprit de conciliation, le Président Kasa-Vubu remplace Joseph Iléo par le syndicaliste Cyrille Adoula lequel est chargé de former un gouvernement d’union nationale regroupant nationalistes lumumbistes (dont Gizenga et Gbenye) et membres du groupe de Binza, et qui va gouverner le Congo jusqu’en juin 1964 avec l’aide des Nations unies. La «réconciliation» entre les partisans du président Kasa-Vubu et les nationalistes lumumbistes, qui marque la victoire des forces du centre, ne signifie pourtant pas le retour au calme. Bien que nommé vice-Premier ministre du gouvernement Adoula, Antoine Gizenga campe sur ses positions dans son bastion de Stanleyville. Par ailleurs, le Katanga de Moïse Tshombe refuse toujours catégoriquement de réintégrer le giron de Léopoldville.

Antoine Gizenga sera le premier à être neutralisé lorsqu’en janvier 1962, le général Lundula et Christophe Gbenye, après avoir négocié avec le Général Mobutu, procèdent à son arrestation et l’expédient à Léopoldville où il est placé en résidence surveillée. Le conflit entre Elisabethville et le gouvernement central est plus long à résoudre puisqu’il perdure pendant plus d’une année encore, et ce malgré l’intervention de plus en plus marquée de l’Organisation des Nations unies au Congo (ONUC). Entre août 1961 et janvier 1963, les casques bleus des Nations unies lancent trois grandes offensives afin de réduire la sécession katangaise. Il faut cependant attendre l’offensive de décembre 1962 pour voir les efforts des Nations unies enfin couronnés de succès. Le 15 janvier 1963, le Katanga capitule. Dans les jours qui suivent, tandis que Moïse Tshombe part en exil, de nombreux mercenaires et gendarmes katangais se réfugient en Angola.

Séquence chronologique

⊛ Juillet 1960 juillet :  Dans le contexte de mutinerie de la Force publique, un nombre indéterminé d’Européens sont assassinés dans différentes villes du Congo, notamment à Elisabethville, Stanleyville, Coquilhatville, Goma, etc. (Hoskyns, 1965 : 48 ; Lantier, 1969 : 99) A la mi juillet, tandis que les Européens fuient le Congo et tentent de se réfugier en Angola, quarante-deux personnes sont tuées dans la région de Noqui (Noki) sur la frontière congo-angolaise (Rouch, 1961 : 28).

⊛ 13 juillet :  Un nombre indéterminé de soldats congolais qui accompagnaient une colonne de réfugiés européens vers l’aéroport sont abattus de sang froid dans le centre de Léopoldville par une section des forces d’intervention belges (Willame, 1990 : 155).

⊛ Août :  Le conflit ancestral entre Lulua et Baluba dans la région de Luluabour au Kasaï entraîne le départ forcé de nombreux Baluba. Un nombre indéterminé de Baluba sont tués (Scholl-Latour, 1988 : 196-197). En marge de ce conflit entre Lulua et Baluba, deux parlementaires batshoke (une ethnie alliée aux Baluba) sont assassinés par des Lulua. En représailles, cinquante-et-un civils lulua sont assassinés et découpés en morceaux par des combattants batshoke à la sortie de la mission des pères de Scheut près de Tshikapa (Rouch, 1961 : 123).

⊛ Août-décembre :  L’offensive de l’Armée nationale congolaise contre le Sud-Kasaï donne lieu à d’innombrables tueries. Quatre-vingt civils auraient ainsi été tués dès le 26 août par l’ANC à Miabi (Kalonji, 1992). Dans les jours qui suivent la prise de contrôle sans effusion de sang de Bakwanga (de Witte, 2000 : 55-58 ; Willame, 1990 : 191) le 28 août, l’ANC doit faire face aux attaques de civils partisans d’Albert Kalonji. Le 29 août, tandis que les Baluba manifestent leur opposition à la présence de l’ANC, les soldats tirent dans la foule et pourchassent les émeutiers. Il y a quinze morts.

Des centaines de Baluba sont faits prisonniers ; soixante-dix d’entre eux sont exécutés à Bena Makala. Dans les jours qui suivent, les troupes de l’ANC organisent un « ratissage » des villages aux alentours de Bakwanga. La répression à l’encontre des Baluba est féroce. Selon des estimations prudentes des Nations unies, elle aurait fait au moins trois cents morts. Le 31 août, soixante civils baluba qui s’étaient réfugiés dans les locaux de la mission Saint Jean à Bakwa Nyanguila sont tués par l’ANC. Le 4 septembre, à la suite d’un affrontement entre forces armées et partisans de Kalonji, les soldats de l’ANC achèvent l’ensemble des blessés laissés sur le terrain par les rebelles baluba. Dans la foulée, ils rasent le village de Lukelenge d’où semblaient provenir les insurgés baluba et y tuent tout ce qui bouge. Le lendemain, les forces de l’ANC mettent le feu au village de Tshilenge, provoquant la mort de nombreux civils. D’autres sources évoquent enfin, de manière moins précise cependant, des assassinats perpétrés par les forces de l’ANC à Kasengulu (Brassine, Kestergat, 1991 : 51-55 ; Gérard-Libois, Verhaegen, 1961 : 806 ; Rouch, 1961 : 115-122 ; Scholl-Latour, 1988 : 138-140 ; Willame, 1990 : 192).

Le conflit au Sud-Kasaï entraîne une famine qui touche 300.000 réfugiés et entraîne des cas d’anthropophagie. De source onusienne, en décembre 1960, au moins deux cents réfugiés meurent de faim chaque jour (Gérard-Libois, Verhaegen, 1961 : 810-811 ; Scholl-Latour, 1988 : 200). Dans la mémoire orale et populaire du Kasaï, les récits de ces événements tragiques ont largement alimenté la thèse d’un « génocide des Baluba » orchestré par l’Armée nationale congolaise et le Premier ministre Lumumba (Faïk-Nzuji, 2005 : 150-164 ; Kalonji, 1992 ; Ndaywel, 1997 : 575), ce que récusent un certain nombre d’observateurs (Hoskyns, 1965 : 48 ; Willame, 1990 : 187-196). Quoi qu’il en soit, les affrontements entre l’ANC et les milices pro-Kalonji auraient causé au total la mort de cinq à dix mille civils (Muya Bia, 1982 : 131 ; Kabamba, Kasusula, 1992 a : 71-75).

Les violences ne sont pas seulement le fait des forces de l’ANC. Ainsi en septembre, une cohorte de six cents «militants» du MNC-Kalonji commandée par un certain Dinungu quitte Elisabethville pour reconquérir le Sud-Kasaï. Arrivée sur place, cette troupe se scinde en plusieurs bandes qui pillent et assassinent tout sur leur passage (Dedeken, 1978, 78 : 11 ; Kestergat, 1986 : 74 ; Willame, 1990 : 194-195).

⊛ 13 septembre :  Les jeunesses Balubakat assassinent le chef de secteur ainsi que tous les membres de l’administration du secteur du Lualaba (territoire de Bukama au Nord-Katanga). Dans les jours qui suivent, plusieurs dizaines de personnes sont assassinées lors d’attaques menées sur les villages de la région, comme à Mukula Kulu où vingt-deux civils (dont trois enfants) sont exécutés par les jeunesses Balubakat conduites par Liévin Nyembo (Gouvernement katangais, s.d. (a) : 32 ; Sonck, 1998 : 21).

⊛ 15-16 septembre :  Violente répression de la rébellion des Baluba du Nord-Katanga par la gendarmerie katangaise commandée par le Colonel Crèvecoeur. Le 15 septembre, à leur descente du train en gare de Luena, les gendarmes katangais ouvrent le feu sur la foule, faisant de nombreuses victimes. Pendant deux jours, ils sillonnent Luena et les villages environnants. De nombreux civils sont arrêtés et emmenés en camion dans un endroit non déterminé. Les troupes des Nations unies retrouvent ces véhicules abandonnés quelques jours plus tard. Ils dénombrent soixante-huit corps, tous Baluba (Gérard-Libois, Verhaegen, 1961 : 774).

Dans les mois qui suivent, les «affrontements» et la répression contre les Baluba du Nord-Katanga se multiplient, faisant de nombreuses victimes civiles, comme à Mitwaba le 1er octobre lorsque vingt Baluba sont tués par les gendarmes katangais (Gérard-Libois, Verhaegen, 1961 : 776). Certaines estimations font état de sept mille Baluba tués au Nord-Katanga par la gendarmerie katangaise entre août et décembre 1960 (Bakajika, 1997 : 115 ; Davister, 1960 : 249-254). La terreur se poursuit en 1961 jusqu’à ce que la force des Nations unies au Congo s’interpose afin d’empêcher les opérations militaires de la gendarmerie katangaise dans le Nord-Katanga (Dayal, 1976 : 184, 200-201 ; Gérard-Libois, 1963 : 146-150 ; Lefever, 1965 : 63 ; O’Brien, 1962 : 140-156).

⊛ 6-7 octobre :  Un nombre indéterminé de civils, dont des agents européens blessés lors de combats, sont exécutés dans d’atroces conditions par les jeunesses Balubakat dans la région de Kabalo (Gouvernement katangais, s.d. (a) : 27-29 ; Kennes, 2003 : 59-61 ; Willemart, 1988 : 59-61).

⊛ 30 octobre :  Le Mulopwe Boniface Kabongo Kalowa est assassiné avec un nombre indéterminé de membres de sa famille et de sa suite par un certain Mukumbi, un leader kitawaliste de la région, et les jeunesses Balubakat (Kabuya Lumuna, 1992 : 44-72).

⊛ 13-15 novembre :  Une quinzaine de notables (dont les chefs coutumiers Vincent Yangala, Norbert Kisimba et Bernard Kaboko) et enseignants accusés d’être membres du parti de Moïse Tshombe, la Confédération des Associations tribales du Katanga (CONAKAT), sont exécutés à Manono après avoir été tabassés à mort par les jeunesses Balubakat d’Ankoro menées par un certain Yumba et le chef Kiluba Mufungahema (Gouvernement katangais, s.d. (a) : 21-27 ; Kabuya Lumuna, 1992 : 74-80 ; Kennes, 2003 : 58, 342-345 ; Kissiki, 1995 : 59-103).

⊛ 1961 : 7-8 janvier :  Lors de la prise de Manono au Nord-Katanga, les troupes de l’ANC exécutent tous les gendarmes katangais qu’ils ont capturés. Ceux-ci sont mutilés avant d’être passés par les armes (Lantier, 1969 : 125).

⊛ 30 janvier :  Tandis que Manono accueille les cérémonies d’inauguration de la Province de Lualaba, la ville est délibérément bombardée par l’aviation katangaise, faisant un nombre indéterminé de victimes civiles (Gérard-Libois, 1963 : 192).

⊛ Février :  Les troupes de l’ANC tuent un nombre indéterminé de civils à Luluabourg, obligeant mille deux cents personnes à chercher refuge auprès de l’ONUC (Dayal, 1976 : 221) *. En représailles de l’assassinat de Patrice Lumumba et de ses compagnons Joseph Mpolo et Maurice Okito le 17 janvier dans une villa non loin d’Elisabethville au Katanga, cinq officiers de l’ANC et onze détenus politiques considérés comme anti-lumumbistes sont abattus par les forces gizengistes, apparemment commandées par le chef de peloton de gendarmerie Félix Mukulubundu, à la prison d’Osio à Stanleyville (Mpisi, 2007 : 403).

⊛ Février-mars : Lors de la contre-offensive qu’elle mène avec l’aide des mercenaires étrangers au Nord-Katanga, et qui l’amènera à reprendre Manono le 30 mars, la gendarmerie katangaise commandée par le colonel belge Crèvecoeur se montre sans pitié, faisant d’innombrables victimes parmi les Baluba (Lantier, 1969 : 126).

⊛ 17 février :  Dans la foulée de l’élimination de Patrice Lumumba, douze nationalistes lumumbistes – parmi lesquels Jean-Pierre Finant, Jacques Lumbala, Emmanuel Nzuzi, Christophe Muzungu, Jacques Fataki, Pierre-Léopold Elengesa et Camille Yangara – sont arrêtés à Léopoldville sur ordre du chef de la Sûreté congolaise, Victor Nendaka, et livrés aux forces d’Albert Kalonji à Bakwanga. Ils sont aussitôt emmenés à Kasengulu où ils sont exécutés sommairement (De Witte, 2000 : 238 ; Kabamba, Kasusula, 1992 a : 76-80 ; Kamba, 2008 : 165-166).

⊛ 27-28 avril ; En visite à Port-Franqui le 27 avril, le ministre congolais de l’Intérieur reproche publiquement aux forces locales de l’ANC d’être anti-lulua et d’être un facteur de trouble dans le conflit ethnique qui secoue le nord du Kasaï. Il menace de les faire désarmer par les forces des Nations unies si cela ne changeait pas. Le lendemain, la garnison de l’ONUC à Port-Francqui est attaquée par les troupes de l’ANC qui pensent que celles-ci partagent le parti-pris pro-lulua du ministre de l’Intérieur. Quarante-sept casques bleus (ghanéens, suédois et britanniques) sont assassinés, certains après avoir été désarmés (Cremer, 2003 : 52-59 ; Dorn, Bell, 2003 : 271 ; Hoskyns, 1965 : 49 ; Packham, 2004 : 185).

⊛ 13-14 septembre ; Les violents combats résultant de l’opération Morthor lancée par les forces des Nations unies au Katanga afin de mettre la main sur les mercenaires (qui ne cessaient de harceler les positions de l’ONUC) présents aux côtés des gendarmes katangais à Elisabethville auraient causé la mort de cinq cents Katangais. La brutalité des casques bleus est dénoncée dans le monde entier. De source katangaise, les gurkhas indiens des Nations unies auraient achevés à la mitraillette les gendarmes katangais blessés faits prisonniers lors de la prise de Radio Katanga. (Gouvernement katangais, s.d. (b) : 10 ; Kestergat, 1986 : 111-114).

⊛ Octobre ; Le bombardement de deux villages du Sud-Kasaï par les forces katangaises fait de nombreuses victimes civiles (Verhaegen, 1962 : 617).

⊛ 11 novembre ; Treize aviateurs italiens des Nations unies pris pour des mercenaires sont capturés à Kindu par les forces gizengistes du 20e bataillon de Stanleyville commandées par le Colonel Vital Pakasa. Ils sont assassinés avant d’être dépecés et partiellement dévorés par leurs bourreaux (Boissonnade, 1990 : 141-142 ; Hoskyns, 1965 : 49 ; Kestergat, 1986 : 116-117 ; Lefever, 1965 : 91-92 ; Mpisi, 2007 : 342-343 ; Report on action by troops of… , 1961 ; Verhaegen, 1962 : 537-540 ; Verhaegen, 1969 : 173-174).

⊛ 29 décembre ; Une cinquantaine de civils appartenant à d’autres tribus que les Bahembe sont arrêtés par la gendarmerie katangaise (qui s’apprête à abandonner la ville face à l’avancée des troupes de l’ANC) et amenés à la prison centrale de Kongolo où ils sont fusillés (Tison, 1962).

⊛ 1 janvier ; Vingt missionnaires européens de la Congrégation du Saint-Esprit soupçonnés d’être des mercenaires déguisés sont fusillés puis mutilés par les forces de l’ANC-tendance Gizenga dans l’enceinte du camp militaire de Kongolo au Nord-Katanga. Dans les jours qui suivent, la tuerie est condamnée par le commandant du bataillon de l’ANC, le Colonel Vital Pakasa, et par le commandant en chef de l’ANC, le Général Victor Lundula, en visite à Kongolo (Darmont, 1962 ; Kestergat, 1986 : 123 ; Tison, 1962 ; Un des Vingt vous parle , 1962). Un nombre indéterminé de civils congolais sont par ailleurs sommairement exécutés par les forces gizengistes. Selon le ministre de la Défense nationale du gouvernement katangais, Joseph Yav, lorsque les gendarmes katangais réoccuperont Kongolo le 17 février 1962, celles-ci auraient trouvé les cadavres de huit cent quatre-vingts civils congolais tués par l’ANC (Gérard-Libois, 1963 : 286 ; Kestergat, 1986 : 123 ; Lefever, 1965 : 104).

⊛ 1962 : 24-30 décembre ; l’offensive lancée par l’ONUC pour réduire définitivement la sécession katangaise aurait provoqué la mort de dizaines de civils à Elisabethville. De source katangaise, après avoir soumis la ville à un intense bombardement, les casques bleus éthiopiens auraient délibérément abattu 57 civils occidentaux et katangais qui se constituaient prisonniers (Boissonnade, 1990 : 156 ; Burlion, 1969 : 68-74 ; Gouvernement katangais, s.d. (b) : 18-25 ; Hoskyns, 1965 : 49-50).

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