Chronologie politique des Tutsi : du Rwanda au Congo-Zaïre

Source : Minorities at Risk Project, Chronology for Tutsis in Rwanda, 2004. https://www.refworld.org/docid/469f38d6c.html

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Chronologie

1501 – 1600 : Les Tutsi sont dominants dans la région qui comprend aujourd’hui le Rwanda moderne.

1890 : Les Allemands colonisent le Rwanda.

1910 : Les frontières nord et ouest du Rwanda sont convenues par les puissances coloniales et restent essentiellement inchangées jusqu’à aujourd’hui.

1916 : Les forces belges déplacent facilement l’administration allemande au Rwanda (alors connu sous le nom de Ruanda-Urundi, une région qui comprenait le Burundi).

1923 : La Société des Nations confie officiellement le Rwanda à la Belgique (la domination belge dure jusqu’à l’indépendance en 1962).

1926 : Les Belges décident que la population du Rwanda doit être classée soit en Tutsi, soit en Hutu. Contrairement aux époques précédentes, où la distinction Hutu-Tutsi était fluide (les paysans prospères pouvaient devenir Tutsi, tandis que les Tutsi tombés dans une période économique difficile pouvaient subir un statut social réduit et devenir Hutus), cette mesure administrative belge désigne désormais strictement ceux qui possèdent plus de dix vaches comme Tutsi et tous les autres comme Hutu, sans possibilité de mouvement entre les deux groupes. Imposant une pratique belge, tous les citoyens reçoivent une carte d’identité nationale qui comprend une entrée pour la tribu. Ainsi, la hiérarchie complexe de l’époque précoloniale est simplifiée, avec plus de pouvoir concentré au sommet et moins d’avantages et de prérogatives revenant à ceux d’en bas. De plus, les Européens souhaitent un système territorial uniforme et donc éliminer les poches d’autonomie qui existaient au Rwanda précolonial. Certaines de ces régions autonomes sont en fait contrôlées par les Hutu, ce qui réduit encore davantage le statut de ce groupe et renforce la suprématie des Tutsi sous la tutelle européenne.

1946 : Le Ruanda-Urundi devient un territoire sous tutelle de l’ONU sous administration de la Belgique. Les Belges commencent à développer des institutions d’autonomie gouvernementale au sein du peuple.

1951 – 1960 : La résistance des Hutus à la monarchie tutsie s’intensifie, tout comme le mouvement d’indépendance vis-à-vis de la Belgique, tant parmi les Hutus que les Tutsi.

1959 : Le fossé Hutu-Tutsi se creuse à mesure que la politique ethnique s’intensifie. Le Parmehutu (Parti pour l’émancipation du peuple hutu) est opposé à l’UNAR (Union nationale rwandaise), monarchiste et dirigée par les Tutsi. La Belgique abandonne soudain ses clients traditionnels et envoie des parachutistes pour extirper le pouvoir tutsi. Les affrontements entre Hutus et Tutsi commencent dans le nord et se propagent rapidement à tout le Rwanda. On estime que 10 000 Tutsi sont tués, et peut-être 200 000 autres fuient le pays.

29 juin 1998 : Le gouvernement rwandais rejette les conclusions d’un rapport des Nations Unies sur les violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo. Le rapport impliquait l’AFDL de Kabila, l’APR, les ex-FAR et les ex-forces armées zaïroises dans le meurtre de milliers de réfugiés rwandais dans l’est de la RDC.

1er janvier – 31 octobre 1961 : Les forces politiques dirigées par les Hutu proclament une République et abolissent la monarchie tutsie. Une nouvelle constitution est rédigée. Le premier groupe de guérilla tutsi en exil est formé.

1961 – 1970 : Les exilés tutsi forment des unités paramilitaires et organisent des incursions au Rwanda ciblant les responsables hutus locaux. Les exilés tutsi opèrent depuis des sanctuaires au Burundi, en Tanzanie, en Ouganda et au Zaïre. Le gouvernement hutu contrecarre les guérilleros tutsi en déployant des parachutistes belges et en orchestrant des massacres de représailles contre les Tutsi.

1962 : Des milliers de personnes sont tuées dans des affrontements entre Hutu et Tutsi provoqués par des incursions de guérilleros tutsi en exil [voir l’entrée ci-dessus pour “années 1960”].

1er juillet 1962 : Le Rwanda obtient son indépendance de la Belgique. Le même jour, le Rwanda devient membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

1963 : Les guérilleros tutsi en exil envahissent le territoire rwandais en trois vagues les 25 novembre, 20 décembre et 27 décembre. Selon un schéma qui devient typique [voir l’entrée ci-dessus pour les “années 1960”], le gouvernement hutu autorise et encourage les meurtres par vengeance contre les civils tutsi [ voir l’entrée ci-dessous pour “1964” pour le nombre de Tutsi tués et exilés].

1964 : Les Hutus déchaînés, en réponse aux incursions des rebelles tutsi [voir l’entrée ci-dessus pour “1963”], tuent 5 000 à 14 000 Tutsi et poussent 200 000 autres (sur un total de 600 000 Tutsi dans le pays) à l’exil au Burundi, en Tanzanie et en Ouganda. , et le Zaïre.

1966 : Rapports d’affrontements Tutsi-Hutu faisant 200 morts.

1972 – 1973 : La violence éclate dans le sud du Burundi alors que les Hutus locaux attaquent les Tutsi locaux, suivis de massacres généralisés de Hutus par des unités de l’armée tutsie et des éléments de soutien dans tout le pays (environ 80 000 Hutus sont tués). Apparemment, en réponse aux troubles au Burundi, le régime à majorité hutu du Rwanda lance un programme d’expulsion des Tutsi des postes du gouvernement, de l’éducation et des affaires. En outre, des contre-massacres de Tutsi ont lieu au Rwanda, faisant environ 500 morts.

Juillet 1973 : Un coup d’État militaire sans effusion de sang est mené par le général de division Juvénal Habyarimana (un Hutu), qui se proclame président. Des foules de Hutus (peut-être orchestrées par les militaires) attaquent les Tutsi. Certaines parties de la constitution de 1962 sont suspendues, le corps législatif est dissous et une administration plus centralisée est créée. Un programme global d’expulsion des Tutsi des écoles, du gouvernement et des entreprises aurait été entrepris.

1974 : Conférence de Bujumbura au cours de laquelle le Zaïre, le Burundi et le Rwanda conviennent de coordonner la défense et l’économie.

Juillet 1975 : Le Mouvement national révolutionnaire pour le développement et la démocratie (MRND) du président Habyarimana (devenu républicain en avril 1991) est formé et déclaré seul parti politique légal (sa tâche principale est d’éradiquer les conflits communautaires).

1976 : La Communauté Economique des Grands Lacs (CEPGL) est créée entre le Rwanda, le Zaïre et le Burundi.

1979 : Le Front patriotique rwandais est fondé par des exilés tutsi résidant en Ouganda, se faisant alors appeler l’Alliance rwandaise pour l’unité nationale. Rappelant la tradition des milices rwandaises, les combattants du FPR se désignent également comme les «Inkotanyi», ou les «infatigables». Des liens étroits se nouent entre l’Armée de résistance nationale (NRA) du chef rebelle ougandais Yoweri Museveni et les exilés tutsi d’Ouganda. Ainsi, lorsque Museveni est installé plus tard comme président ougandais, des dettes politiques et militaires sont dues aux exilés tutsi.

1985 : À partir de ce moment, les voisins du Rwanda (Burundi, Ouganda, Tanzanie et Zaïre) tentent à plusieurs reprises de négocier un programme de rapatriement systématique des Tutsi, mais le Rwanda s’entête constamment en affirmant, avec une certaine justification, qu’il n’y a ni terre ni emploi pour les rapatriés ( bien sûr, les voisins du Rwanda sont confrontés aux mêmes limites).

1988 : À la suite des révoltes rurales des Hutus politiquement et socialement mécontents contre des responsables, des notables et des civils tutsi locaux dans le nord du Burundi, l’armée à majorité tutsie mène des massacres sans préméditation de Hutus. On estime que les décès des Hutus se situent entre 5 000 et 20 000, voire jusqu’à 50 000. On estime que 50 000 Hutus fuient également vers le Rwanda. La quasi-totalité de cette vague de réfugiés est rentrée chez elle à la fin de l’année. Ceci nuit à la paix sociale au Rwanda comme au Burundi, une dualité sociale s’installe définitivement dans les consciences.

1er octobre 1990 :  À partir de ce moment, le Front Patriotique Rwandais (FPR) envahit le Rwanda depuis ses bases en Ouganda. En réponse, les services de sécurité rwandais distribuent des armes aux responsables civils locaux. Finalement, la taille de l’armée augmente jusqu’à atteindre 50 000 hommes. Les forces du FPR sont presque exclusivement composées de combattants tutsi avec quelques Hutus occupant des positions « politiques » vitrines. Cependant, dans une déclaration à la presse, le FPR nie mener une guerre ethnique contre le gouvernement, décrivant plutôt ses objectifs comme étant de nature simplement politique. Le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND) d’Habyarimana est divisé entre une faction dure qui s’oppose à tout accommodement avec les rebelles tutsi et une faction conciliante plus petite. Selon certaines informations, le gouvernement aurait arrêté des hommes d’affaires, des enseignants et des prêtres tutsi en tant que collaborateurs des rebelles. Il est particulièrement significatif que le gouvernement qualifie les Tutsi résidents sans lien avec le FPR de «complices» des rebelles. En fait, de nombreux Tutsi soutiennent initialement le gouvernement contre le FPR, mais le régime les repousse de manière décisive. Habyarimana admet que les troupes d’élite zaïroises contribuent à neutraliser l’offensive du FPR. Habyarimana entraîne habilement la France directement dans le conflit en organisant une simulation « d’attaque » du FPR sur la capitale, trompant ainsi les journalistes et diplomates étrangers en leur faisant croire que les rebelles sont sur le point de renverser son gouvernement. La France, ainsi que la Belgique, envoie rapidement des contingents pour renforcer la sécurité intérieure du Rwanda. Les responsables politiques et militaires français anti-Tutsi qualifient le FPR de « Khmers rouges » d’Afrique. La Belgique a interrompu son aide militaire au Rwanda après l’offensive du FPR, mais elle continue de fournir au gouvernement une aide non létale.

Novembre 1990 : L’invasion du FPR est repoussée par les forces gouvernementales. Le président Habyarimana annonce qu’il autorisera le multipartisme à partir de 1991. Peut-être plus important encore pour régler la question Hutu-Tutsi, il déclare également que la pratique consistant à préciser l’appartenance ethnique sur la carte d’identité nationale cessera, bien que cette mesure ne soit jamais appliquée. La Banque mondiale prête 80 millions de dollars au Rwanda pour l’aider à résoudre ses problèmes économiques chroniques et à apaiser les tensions politiques provoquées par l’invasion du FPR six semaines plus tôt.

1991 : Le rapport sur les droits de l’homme du Département d’État américain pour 1991 note que jusqu’à 200 civils tutsi sont tués dans des attaques aléatoires menées par des unités de l’armée rwandaise et des civils hutus. Ces tueries sont perpétrées dans les provinces septentrionales de Gisenyi et de Ruhengeri, les deux districts les plus directement menacés par les rebelles du FPR.

1991 – 1992 : Le FPR mène des incursions répétées et à petite échelle au Rwanda.

Mars 1991 : La France accorde au Rwanda une aide financière d’une valeur de 13,6 millions de dollars pour l’achat d’importations essentielles.

Juin 1991 : Habyarimana signe une nouvelle Constitution qui prévoit le multipartisme, la création d’un poste de Premier ministre, un mandat présidentiel limité (un candidat peut briguer un maximum de deux mandats de cinq ans chacun) et des fonctions distinctes dans les domaines exécutif, judiciaire et judiciaire. branches législatives du gouvernement.

1er juillet 1991 : Désormais, une nouvelle loi sur les partis politiques entre en vigueur. Il interdit les partis fondés sur l’appartenance ethnique ou religieuse. Peu de temps après, cinq nouveaux partis politiques ont été légalement enregistrés et, au début de 1992, ce chiffre s’élève à douze. Bien que de grands rassemblements de rue soient organisés pour exiger des changements politiques, rien n’indique que l’opposition non-FPR à Habyarimana soit militante (par exemple, elle n’achète pas d’armes et ne s’entraîne pas pour l’insurrection).

Août 1991 : Le ministre de la Justice annonce qu’une initiative est en cours pour améliorer la situation des droits de l’homme au Rwanda. La libération de 5 500 personnes arrêtées suite à l’invasion du FPR en 1990 est annoncée.

Septembre 1991 : La Belgique accorde au Rwanda 5,6 millions de dollars pour soutenir un programme d’ajustement structurel. Les fonds doivent notamment servir à former des journalistes rwandais en Belgique, première étape vers la création d’un réseau de télévision basé à Kigali. A cette occasion, la Belgique annonce également qu’elle fournira au Rwanda une aide alimentaire supplémentaire.

1992 : Habyarimana effectue une série de visites à Mobutu du Zaïre et à Gnassingbe Eyadema du Togo pour obtenir des conseils sur la manière de maintenir son pouvoir. Sur leurs conseils, Habyarimana manœuvre pour diviser deux partis d’opposition clés (dont l’un était composé à la fois de Hutus et de Tutsi), polarisant ainsi la situation politique et favorisant le tribalisme.

5 janvier 1992 : Le Zaïre, le Rwanda et le Burundi conviennent de former une commission conjointe de sécurité pour surveiller leurs frontières communes.

14 mars 1992 : Trois des plus grands partis d’opposition (le Mouvement démocratique rwandais, le Parti libéral et le Parti social-démocrate) et le MRND de Habyarimana conviennent de former un gouvernement de coalition intérimaire.

Avril 1992 : Une crise politique persistante oblige Habyarimana à accepter d’inclure deux partis d’opposition supplémentaires dans son gouvernement. Outre la campagne du FPR, les développements suivants contribuent à la pression politique croissante exercée sur Habyarimana : des marches de protestation de quatre partis d’opposition (organisées en janvier à Kigali et Butare et menacées en mars) ; une menace de la part du seul partenaire de coalition d’Habyarimana, le Parti chrétien-démocrate (PDC), de démissionner du gouvernement (février) ; la pression des dirigeants de l’Église catholique et protestante pour accorder une part du pouvoir aux partis d’opposition ; les critiques de la presse nationale (incitant le gouvernement à arrêter au moins deux éminents journalistes rwandais) ; et les critiques du régime d’Habyarimana dans la presse internationale (y compris une accusation en mars 1992 d’un chercheur du Centre de recherche scientifique français, CNRS, selon laquelle le Rwanda pratique le génocide contre les Tutsi). Aux termes de l’accord d’avril, le poste de Premier ministre revient à un parti d’opposition, mettant ainsi fin à deux décennies de monopole politique effectif d’Habyarimana et de son mouvement.

Juin 1992 : Les soldats rwandais (Hutu) se déchaînent dans plusieurs districts à l’approche de la date fixée pour les pourparlers de cessez-le-feu. Habyarimana annonce son intention de restructurer les forces armées suite aux pillages généralisés des troupes qui craignent d’être démobilisées si un accord de paix est conclu avec les rebelles. Par ailleurs, le Président annonce que les commandants de l’armée et de la gendarmerie, ainsi que quatre autres colonels, seront mis à la retraite.

Juillet 1992 : Lors de négociations menées sous les auspices de l’OUA et auxquelles participent des diplomates occidentaux et régionaux, le gouvernement rwandais et les rebelles du FPR conviennent qu’un groupe neutre d’observateurs militaires de l’OUA surveillera un cessez-le-feu. Le groupe de l’OUA est composé de 50 membres issus des forces armées du Zimbabwe, du Sénégal et du Nigeria, avec un soutien logistique fourni par la Belgique, la France, l’Allemagne et les États-Unis. Au milieu de nombreuses querelles entre les différents États membres sur le bien-fondé de cette action, et en raison du manque manifeste d’efficacité de l’équipe d’observateurs, la force de l’OUA est par la suite retirée.

Août 1992 : Le régime et les rebelles du FPR s’accordent sur des réformes politiques radicales et sur la formation d’un gouvernement intérimaire qui comprendra une représentation substantielle du FPR. Le Rwanda et l’Ouganda signent un accord de sécurité visant à mettre fin aux tensions liées à l’aide présumée de l’Ouganda aux rebelles du FPR rwandais. Les troupes zaïroises combattant au Rwanda contre les rebelles se retirent.

Octobre 1992 : Un accord de principe est conclu pour transférer des pouvoirs importants à un nouveau cabinet intérimaire multipartite, parallèlement à des prérogatives présidentielles considérablement réduites.

Novembre 1992 : Habyarimana positionne son MRND en alignement étroit avec la CDR en s’associant avec lui et trois autres partis au sein de « l’Alliance pour le renforcement de la démocratie ». Malgré le nom favorable à la démocratie de ce nouveau groupe de coordination, Habyarimana a désormais forgé un front uni avec les éléments anti-Tutsi les plus radicaux du spectre politique hutu.

Janvier 1993 : Le gouvernement signe un accord de partage du pouvoir avec l’opposition, mais neuf ministres hutus du MRND publient une déclaration affirmant que le MRND ne devrait pas accepter le rôle minoritaire qui lui est assigné par l’accord. Par ailleurs, dans un communiqué officiel, le MRND accuse de trahison le ministre rwandais des Affaires étrangères pour avoir signé un accord avec le FPR. Dans le même temps, des éléments modérés du pouvoir hutu font pression pour un règlement plus global avec les rebelles.

1993 : Le régime de Habyarimana commence à former des cadres de milices connus sous le nom de «Interahamwe» (ou « ceux qui attaquent ensemble ») et d’«Impuzamugambi» (traduit par « ceux qui sont déterminés » ou « ceux qui ont le même objectif »). Les Interahamwe, qui constituent à terme la milice la plus nombreuse et la plus meurtrière, sont des Hutus recrutés dans l’aile jeunesse du MRND du Président. De même, les Impuzamugambi sont issus de l’aile jeunesse de la CDR. Les milices hutu seraient entraînées par l’armée et seraient équipées de grenades et de fusils AK-47, ainsi que de machettes, de couteaux, de gourdins, d’arcs et de flèches. D’autres observateurs suggèrent que les Français pourraient assurer une formation directe ou indirecte aux milices lorsqu’elles sont dans des camps au nord-est du pays. Déployées à travers tout le Rwanda, les milices du MRND et de la CDR commettent des massacres à la demande des responsables hutus locaux et des autorités centrales hutu. À la mi-mars 1993, le gouvernement ordonne aux milices de se retirer, mais leur réseau reste en place pour une réactivation rapide.

8 février 1993 : Rompant le cessez-le-feu, le FPR lance d’importantes incursions au Rwanda depuis l’Ouganda (le 14 février, jusqu’à 600 rebelles franchissent la frontière).

24 mars 1993 : En réponse à un rapport sévère d’un comité des droits de l’homme, Habyarimana nie que des massacres aient eu lieu depuis son entrée en fonction. Habyarimana impute la violence exclusivement à l’insurrection et nie que l’appartenance ethnique soit un facteur dans les problèmes du Rwanda. Les problèmes ethniques prendront fin à la fin de la guerre, affirme le président.

Juillet 1993 : Le Premier Ministre s’en prend au Président Habyarimana pour ne pas avoir signé un traité de paix avec le FPR.

Août 1993 : A Arusha en Tanzanie, un nouvel accord global est conclu entre Habyarimana et le FPR. Un gouvernement de coalition est promis, avec un Premier ministre hutu et un gouvernement de 21 membres dont cinq Tutsi. Les forces militaires et les troupes du FPR doivent fusionner pour créer une nouvelle armée rwandaise. Le corps des officiers réformés doit être réparti à parts égales entre Tutsi et Hutus, avec 60 pour cent des troupes recrutées dans les forces gouvernementales et 40 pour cent dans le FPR. Tous les réfugiés doivent être autorisés à rentrer chez eux et des élections multipartites sont promises pour le milieu de 1995. Des éléments virulents du MRND de Habyarimana dénoncent les accords d’Arusha, tout comme le Comité de défense de la République (CDR), une organisation extrémiste hutue étroitement alliée (et peut-être contrôlée par) le MRND. Selon certaines informations, le gouvernement (en violation des accords) distribue des armes à ses partisans.

Novembre 1993 : Une Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda (MINUAR) est déployée, composée de 2 500 soldats pour surveiller les accords d’Arusha conclus entre le FPR et Habyarimana en août. Mais l’inefficacité de cette force apparaît vite. Le mandat de la force de l’ONU est de maintenir la paix et non de rétablir la paix. Elle ne peut donc pas intervenir activement pour empêcher les meurtres. De plus, elle est composée de plus de 20 nationalités différentes, chacune avec sa propre langue, dont peu savent parler le français.

Janvier 1994 : Un nouvel accord de partage du pouvoir est signé entre le gouvernement et le FPR. Aux termes de cet accord, le MRND de Habyarimana recevra six des 22 postes gouvernementaux, y compris les postes de Premier ministre et de ministre de la Défense, et le FPR recevra cinq portefeuilles, dont celui de vice-Premier ministre et de l’Intérieur. Les postes ministériels restants seront attribués à d’autres partis. L’organisation Human Rights Watch publie un rapport complet intitulé Arming Rwanda qui documente l’étendue de l’implication du Rwanda dans le commerce international des armes. Human Rights Watch conclut que l’afflux massif d’armes étrangères (principalement en provenance d’Égypte, d’Afrique du Sud et de France du côté gouvernemental) contribue grandement au nombre de morts civiles dans le conflit.

Février 1994 : Le Ministre des Travaux Publics est assassiné dans la capitale. Le ministre, Félicien Gatabazi, était hutu mais son mouvement politique, le Parti social-démocrate, est étroitement aligné sur les insurgés tutsi du FPR. Des affrontements s’ensuivent entre ses partisans et leurs rivaux politiques hutus radicaux au sein de la CDR. Les jeunes associés à la CDR ciblent les opposants au gouvernement, tant tutsi que hutus modérés, en les battant et en les tuant. Africa Watch affirme par la suite que l’armée s’est également livrée à un déchaînement sélectif pour tester si l’ONU et le monde réagiraient.

21 février 1994 : Des éléments du Comité de défense de la République (CDR), organisation extrémiste hutue opposée à tout accommodement avec les rebelles tutsi, prennent d’assaut le bâtiment du ministère des Affaires étrangères à Kigali.

1er avril 1994 : A partir de ce moment, des affrontements militaires éclatent dans la capitale rwandaise de Kigali entre des éléments du FPR et l’armée rwandaise. Les présidents Habyarimana du Rwanda et Ntaryamira du Burundi (tous deux Hutus) sont tués lorsque leur avion est abattu par un missile au-dessus de Kigali, au Rwanda. La Garde présidentielle à Kigali et des éléments de l’armée et des milices dans d’autres régions du Rwanda commencent à attaquer les Tutsi et les Hutus qui sont considérés comme des opposants politiques au régime. La position officielle du gouvernement est que les forces du FPR présentes dans la capitale ont lancé des attaques contre la Garde présidentielle. Après le début des massacres, le gouvernement décrit la violence comme un « soulèvement populaire » spontané contre les Tutsi en guise de vengeance pour leur soutien au FPR et l’assassinat d’Habyarimana. La radio gouvernementale appelle les Hutus à tuer les Tutsi. En ciblant les Hutus modérés en vue de leur extermination, le FPR est pour la première fois en mesure de recruter un nombre appréciable de Hutus dans ses rangs. Au milieu de l’année 1994, à cause de la guerre civile et du génocide, la société rwandaise est dans un état d’effondrement total : au moins 500 000 personnes tuées entre avril et juillet, environ deux millions de réfugiés à l’étranger et un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays, la cessation des activités économiques et agricoles activités, la mort ou la fuite des personnes instruites et talentueuses, et l’effondrement des activités gouvernementales courantes, y compris les opérations juridiques, éducatives et sanitaires. Le président Clinton publie un décret imposant un embargo sur les armes au Rwanda.

17 mai 1994 : L’ONU accuse le FPR d’avoir perpétré des massacres.

26 mai 1994 : Le Washington Post cite le secrétaire général de l’ONU pour le Rwanda : “C’est un génocide qui a été commis. Plus de 200 000 personnes ont été tuées et le monde discute encore de ce qu’il convient de faire.”

30 mai 1994 : Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution condamnant les violences au Rwanda, mais il évite de qualifier la situation de génocide.

Juin 1994 : Des informations paraissent dans les médias américains selon lesquelles l’administration Clinton évite délibérément d’utiliser le mot génocide. Même au début du mois de juin, les responsables du Département d’État se contentent de déclarer que des « actes de génocide » sont en train de se produire. Ce n’est que fin juillet, après la chute du régime à majorité hutu et la fin des massacres, que l’envoyé de Clinton au Rwanda accuse l’armée d’avoir commis un génocide et exige qu’un tribunal international poursuive les auteurs.

11 juin 1994 : Les ministres de l’OUA qualifient les massacres rwandais de «crime contre l’humanité» (ils ne précisent cependant pas quels sont les responsables de ces massacres).

23 juin 1994 : La France commence à envoyer 2 500 soldats (marines et Légion étrangère) au Rwanda pour établir une « zone de sécurité » où les Hutus, y compris vraisemblablement les organisateurs du génocide, peuvent se réfugier contre le FPR.

Juillet 1994 : Le Conseil de sécurité de l’ONU autorise la création d’une commission chargée d’enquêter sur le génocide au Rwanda. Le Front Patriotique Rwandais (FPR) victorieux forme un gouvernement attaché aux principes énoncés dans l’Accord d’Arusha signé en août 1993 : la réconciliation sociétale, l’unité nationale et l’accès au pouvoir politique pour tous les groupes ethniques. Ainsi, aujourd’hui l’accord d’Arusha et la constitution constituent les lois fondamentales du Rwanda. Sur le plan pratique, le gouvernement contrôlé par le FPR est composé de 22 ministres recrutés parmi cinq partis politiques. Les émissions de radio hutu exhortent les Hutus se trouvant dans la zone de sécurité française à fuir avant l’avancée des forces du FPR, ce qui oblige 250 000 personnes à s’exiler au Zaïre. Le HCR estime qu’entre avril et juillet 1994, entre 200 000 et 500 000 Rwandais ont été tués (sur un total de 8,2 millions). Le HCR rapporte que depuis avril 1994, environ 2,1. Des millions de Rwandais (moitié Hutu et moitié Tutsi) ont fui vers d’autres pays (estimations : 1,5 million au Zaïre, 200 000 au Burundi, 460 000 en Tanzanie).

1er juillet – 31 décembre 1994 : Le gouvernement du FPR arrête 12 000 personnes soupçonnées de complicité de génocide. Même jusqu’au milieu de 1995, on rapportait que jusqu’à 1 500 Hutus par semaine seraient détenus dans des conditions de plus en plus épouvantables.

27 juillet 1994 : Le Rwanda accepte la proposition de création d’un tribunal international pour juger les suspects accusés de génocide.

Novembre 1994 : Une Assemblée nationale est installée composée de 64 députés issus de 8 groupes politiques. Deux partis politiques contrôlés par les Hutus, importants sous le régime Habyarimana, le MRND et la CDR, dont la complicité dans le génocide ne fait aucun doute, sont de fait interdits par le gouvernement du FPR. Le Conseil de sécurité de l’ONU, malgré les objections du Rwanda, crée un tribunal international pour juger les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide au Rwanda. Les présidents du Zaïre, du Rwanda et du Burundi tiennent une réunion au sommet pour discuter de la crise des réfugiés rwandais et burundais. Les présidents demandent que des « zones de sécurité » soient établies par les troupes internationales afin d’encourager les réfugiés à rentrer chez eux.

Décembre 1994 : Le vice-président rwandais et chef de l’armée, Paul Kagame, condamne la communauté internationale pour sa gestion du Rwanda et son incapacité à prévenir le génocide. Lors des cérémonies d’ouverture d’un nouveau parlement de transition, les responsables rwandais se sont engagés à rechercher la réconciliation ethnique.

Janvier 1995 : L’ONU annonce qu’elle exploitera une station de radio au Rwanda pour fournir des reportages objectifs comme moyen de contrer la propagande diffusée par les radicaux ethniques.

Mars 1995 : L’armée rwandaise nie toute implication de ses troupes dans l’assassinat politique d’un gouverneur de province.

Avril 1995 : L’ONU accuse 8 000 Hutus déplacés de mourir aux mains des troupes rwandaises et dans les bousculades provoquées par les fusillades. Les Hutus de l’ancienne armée rwandaise en exil au Zaïre organisent des raids transfrontaliers vers le Rwanda.

Juin 1995 : Le Rwanda délivre de nouvelles cartes de séjour ne comportant aucune appartenance ethnique. Les autorités promettent également que les nouvelles cartes d’identité ne porteront pas une telle désignation. Les journalistes rwandais participant à un séminaire s’engagent à s’abstenir d’inciter à la haine ethnique.

Août 1995 : Le Zaïre accuse le Rwanda et le Burundi de préparer une attaque contre les camps de réfugiés au Zaïre. Le Premier ministre hutu du Rwanda présente sa démission au président hutu du pays, citant ses inquiétudes concernant le meurtre de Hutus déplacés à l’intérieur du pays par l’armée contrôlée par les Tutsi.

Septembre 1995 : De hauts diplomates critiquent le projet, négocié par l’ONU, de rapatrier les réfugiés rwandais des camps du Zaïre, les qualifiant d’irréaliste.

Octobre 1995 : Les rebelles hutu, dont beaucoup sont des membres de l’ancienne armée rwandaise et des milices meurtrières, multiplient les attaques transfrontalières vers le Rwanda depuis le Zaïre. En outre, des radicaux hutus diffusent de la propagande haineuse dans les bastions hutus du nord du Rwanda.

Décembre 1995 : Le Rwanda arrête un éminent militant des droits de l’homme après avoir critiqué le gouvernement pour ses violations des droits de l’homme. Le Rwanda expulse cinq agences humanitaires occidentales, portant le nombre total d’expulsés à ce jour à 43. Les responsables rwandais appellent au retrait du contingent de 1 800 soldats de l’ONU. Le président du Burundi se rend au Rwanda pour mener des pourparlers sur la sécurité.

5 février 1996 : Une trentaine de personnes sont tuées dans une nouvelle vague d’attaques contre des villages de l’ouest et du sud du Rwanda. Il existe des preuves solides que les réfugiés hutus au Zaïre sont formés pour mener des attaques transfrontalières.

12 février 1996 : Les dirigeants de l’opposition souhaitent que les Nations Unies élargissent leur force de maintien de la paix au Rwanda afin de pouvoir surveiller efficacement le retour en toute sécurité des réfugiés du Zaïre. En raison de contraintes financières, la MINUAR (Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda) a été réduite il y a trois mois de 1 800 à 1 200 soldats de maintien de la paix.

1er mars 1996 : Un réfugié hutu de retour a été assailli à Kigali lorsque certains l’ont reconnu comme membre des Interahamwe. Il a été arrêté après que la police l’ait sauvé de la mort de la foule. Il était en visite à Kigali sous les auspices des Nations Unies, qui proposent des visites de retour visant à permettre aux réfugiés de voir le Rwanda par eux-mêmes afin d’encourager le rapatriement. Un deuxième réfugié effectuant un voyage similaire a été accueilli par ses voisins. Il y a 1,7 million de réfugiés au Zaïre, en Tanzanie et en Ouganda. Silas Munyiagis, procureur adjoint de Kigali, a été arrêté et accusé d’avoir participé au génocide de 1994. Il était accusé d’être membre des Interahamwe.

Mars 1996 : Au Zaïre, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les ministres du gouvernement de la région du Kivu, au Zaïre, ont commencé à prôner activement le nettoyage ethnique en mars. Les forces gouvernementales zaïroises se sont rangées du côté des Interahamwe, des Hutus extrémistes qui ont fui les forces de l’APR (Armée patriotique rwandaise) au Rwanda après que les Hutus ont tué jusqu’à un million de Tutsi en 1994, et auraient même accepté des paiements de leur part pour participer à des attaques contre les Banyamulenge. , personnes d’origine Hutu ou Tutsi qui vivent au Zaïre depuis des générations.

11 avril 1996 : Les Nations Unies déclarent que 34 personnes ont été tuées dans des attaques contre le village de Rutsiro, à l’ouest du pays.

Mai 1996 : Au Zaïre, jusqu’à 750 personnes auraient été massacrées par des milices hutues dans un monastère de Mikoto, près de Goma, au Zaïre. Les Hutus rwandais auraient massacré non seulement les Banyamulenge, l’ethnie Tutsi, au Zaïre, mais aussi les Zaïrois « autochtones » qui ont formé la milice Bangilima pour combattre les Hutus et les Banyarwanda en général.

3 mai 1996 : Le tribunal international d’Arusha, en Tanzanie, accuse le plus important de ses trois premiers détenus d’avoir participé aux massacres de milliers de personnes en 1994. Clément Kayishema plaide non coupable des accusations.

22 mai 1996 : En plus de combattre directement le gouvernement et de mener des attaques contre des villages, les rebelles hutus basés au Zaïre ont commencé à tenter de libérer leurs frères accusés de génocide des prisons du Rwanda.

28 mai 1996 : Au Zaïre, des extrémistes hutus rwandais installés dans des camps au Zaïre ont commencé à attaquer les Tutsi zaïrois de la région de Masisi, dont beaucoup peuvent retracer leurs ancêtres dans la région jusqu’au siècle précédent. Plus de 1 000 Tutsi ont fui la région de Masisi vers le Rwanda.

3 juillet 1996 : Le ministre burundais de la Défense, Firmin Sinzoyeheba, un Tutsi modéré, a nié les accusations des rebelles hutus selon lesquelles les troupes burundaises, avec l’aide de soldats rwandais, auraient massacré 1 000 civils hutus dans la province de Cibitoke. Il a nié que des civils aient été tués et que le Burundi soit impliqué dans le conflit rwandais.

25 juillet 1996 : Des défenseurs des droits de l’homme de l’ONU déclarent que l’APR a tué plus de 100 personnes lors d’opérations de recherche de rebelles hutus sur une période de huit jours. Ils ont indiqué que 156 personnes avaient été tuées dans les provinces de Gisenyi et Ruhengeri. Le procureur de l’armée enquêtait sur ces allégations.

31 juillet 1996 : Au Zaïre, deux groupes de défense des droits de l’homme ont rapporté que le gouvernement zaïrois n’avait pratiquement rien fait pour arrêter les attaques au Nord-Kivu menées par les milices Hutu et Hunde contre les Tutsi (Banyamulenge). Avant le génocide rwandais de 1994 et l’afflux de réfugiés au Zaïre qui en a résulté, aucun combat entre Tutsi et Hutus n’avait été signalé. Avant l’arrivée des extrémistes hutus, les combats opposaient les groupes ethniques Hunde, Nyanga et Nande aux Banyarwanda dans leur ensemble. En juillet-août 1994, environ 720 000 réfugiés hutu sont arrivés au Nord-Kivu. Leur arrivée a détruit l’alliance Banyarwanda dans la province et provoqué une escalade de la violence. Les Banyamulenge ont été pratiquement éliminés du Masisi et les Hutu ont été expulsés de Walikale, Lubero et Rutshuru.

13 août 1996 : Amnesty International rapporte qu’entre avril et juillet, plus de 650 civils non armés ont été tués par des soldats et des rebelles.

18 août 1996 : Environ 150 personnes ont été tuées dans le nord-ouest du Rwanda lors d’affrontements entre les troupes militaires et les rebelles hutus au cours des deux dernières semaines.

22 août 1996 : L’Opération des Nations Unies pour les droits de l’homme au Rwanda a déclaré en juillet avoir reçu des informations faisant état de 365 meurtres lors de 93 incidents distincts. Dans la seule préfecture de Gisenyi, il y a eu 220 meurtres. Cela marque une augmentation significative par rapport aux mois précédents.

23 août 1996 : Le Rwanda a nié les accusations zaïroises selon lesquelles les troupes rwandaises auraient envahi l’est du Zaïre et a déclaré que des miliciens rwandais en exil perpétraient un génocide dans la région du Kivu. Le ministre des Affaires étrangères Anastase Gasana a exhorté les 1,1 million de réfugiés hutu dans l’est du Zaïre à rentrer chez eux. Il a également déclaré que le Zaïre accordait refuge aux miliciens Interahamwe.

Septembre 1996 : Au Zaïre, les tueries autour de la ville d’Uvira, au Zaïre, le week-end du 13 septembre ont fait une cinquantaine de morts. Les victimes étaient des Banyamulenge et les troupes zaïroises auraient participé aux massacres. Les agences humanitaires n’ont pas été en mesure de confirmer le nombre de victimes car les troupes zaïroises avaient bouclé la région. Le massacre des Banyarwandais qui a commencé au printemps dans l’est du Zaïre s’est transformé en une rébellion plus importante dans la région. Avec l’afflux de réfugiés rwandais, majoritairement hutus, en 1994, la situation dans l’est du Zaïre s’est aggravée. Les Banyarwandais du Kivu s’étaient unis contre le gouvernement zaïrois et les habitants qui les attaquaient. Avec l’afflux de réfugiés, les Banyarwandais ont été divisés et les Tutsi, les Banyamulenge, ont été attaqués par les Hutus rwandais ainsi que par le gouvernement et la population locale. C’est à ce moment-là qu’une rébellion organisée des Banyamulenge s’est déclenchée, qui a finalement conduit à la chute de Mobutu Sese Seko au Zaïre.

3 septembre 1996 : Quatorze personnes sont tuées et 75 autres blessées lors d’une attaque à la grenade sur un marché de Nyakabuye, dans la région de Cyangugu, au sud-ouest. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré que jusqu’à 111 personnes, pour la plupart des civils, avaient été tuées au cours du mois d’août.

8 septembre 1996 : Au Zaïre, le gouverneur adjoint du Sud-Kivu, Zaïre, a dit aux Tutsi de souche, Banyamulenge, de quitter le Zaïre d’ici une semaine. L’avertissement a déclenché une révolte de la communauté. Les Banyarwanda du Nord-Kivu ont également commencé à combattre le gouvernement zaïrois et les soulèvements dans l’est ont encouragé les groupes d’opposition, les séparatistes et les militants pro-démocratie dans tout le Zaïre. Le gouvernement de Mobutu a accusé le Rwanda et le Burundi de soutenir les rebelles du Kivu.

26 septembre 1996 : Le Tribunal pénal international pour le Rwanda décide que les témoins ne doivent pas être identifiés publiquement par crainte pour leur sécurité. Le mandat du Tribunal est de juger les principaux organisateurs et auteurs du génocide. La peine maximale du tribunal est la prison à vie.

12 octobre 1996 : Au Zaïre, au moins 50 villageois ont été tués à Goma, au Zaïre et 9 000 ont fui. Un groupe armé d’« autochtones » Zaïrois, les Ingilima, en serait responsable. La plupart de ceux qui ont fui étaient des agriculteurs hutus de longue date. Les Ingilima s’opposent à tous les Banyarwanda, majoritaires à Goma et dans d’autres régions du Kivu. Ils craignent de perdre le pouvoir politique et leurs terres au profit des Banyarwanda, surtout après l’arrivée de réfugiés en 1994.

24 octobre 1996 : Au Zaïre, les forces rebelles s’emparent d’Uvira, au Zaïre, sur le lac Tanganyika. Au moins 300 Banyamulenge auraient été assassinés lors d’une série d’incidents ces dernières semaines dans le Kivu, près d’Uvira.

28 octobre 1996 : Au Zaïre, Muller Ruhimbika, un dirigeant banyamulenge en exil de l’Alliance démocratique pour le peuple, a déclaré que les groupes d’opposition basés dans les provinces du Shaba et du Kasaï, au Zaïre, soutenaient les rebelles tutsi et luttaient pour le renversement de Mobutu. Trois cent mille personnes, pour la plupart des réfugiés hutus, ont été déplacées par la récente offensive rebelle. L’armée zaïroise a essuyé une série de défaites au Sud-Kivu. Alors que la nouvelle du conflit se propage à Kinshasa. Des foules ont pillé les maisons et les entreprises des Banyamulenge ainsi que les ressortissants rwandais qui avaient fui au cours des trois dernières décennies.

30 octobre 1996 : Au Zaïre, les forces de Laurent Kabila s’emparent de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, au Zaïre. Kabila est entré en scène dans l’est du Zaïre après le début du soulèvement des Banyarwandais au printemps. Il a organisé des troupes et entamé la lutte contre le gouvernement de Mobutu. Il est soutenu par les Banyamulenge et d’autres. Tout au long de l’automne, ses troupes gagnent du terrain et il devient l’acteur principal de la rébellion contre le gouvernement zaïrois. Il bénéficierait également du soutien financier et/ou militaire du gouvernement rwandais.

1er novembre 1996 : Au Zaïre, les rebelles et les soldats rwandais capturent Goma, au Zaïre. Environ 500 personnes ont été tuées dans les combats. La majorité de ceux qui fuient les combats à l’Est se dirigent vers l’intérieur du Zaïre tandis que d’autres se dirigent vers la Tanzanie. La Zambie a signalé l’arrivée de plus d’un millier de réfugiés rwandais tandis que l’Ouganda a signalé l’arrivée de dizaines de milliers. Il y a également environ 145 000 réfugiés soudanais au Zaïre qui pourraient retourner au Soudan pour échapper aux combats. Kabila a annoncé qu’il croyait que la solution à la crise des réfugiés au Zaïre était de faire rentrer tous les réfugiés dans leur pays d’origine.

1er novembre 1996 : Des milliers de personnes ont fui Gisenyi, au Rwanda, alors que les forces rwandaises et zaïroises échangeaient des tirs de l’autre côté de leur frontière.

14 novembre 1996 : Au Zaïre, Laurent Kabila déclare que toute force internationale venant au Zaïre devrait avoir pour mandat de séparer les Interahamwe des réfugiés rwandais dans l’est du pays. Le but d’une force internationale ne serait pas d’intervenir dans les combats mais d’acheminer l’aide aux réfugiés. Les forces de Kabila ont bombardé le camp de réfugiés de Mugunga. Les réfugiés hutus de Mugunga et d’autres camps ont fui. Près de 700 000 personnes sont retournées au Rwanda et d’autres ont fui vers l’ouest, vers l’intérieur du pays. Certains des réfugiés au Zaïre étaient considérés comme des Hutus radicaux qui avaient perpétré le massacre des Tutsi au Rwanda en 1994.

15 novembre 1996 : Les réfugiés du Zaïre commencent leur marche vers le Rwanda après que les rebelles zaïrois ont brisé l’emprise que les rebelles extrémistes hutus avaient sur eux. Les rebelles hutus essayaient d’empêcher le retour des réfugiés au Rwanda.

19 novembre 1996 : Des documents trouvés dans un camp abandonné de l’est du Zaïre montrent comment les rebelles hutus ont utilisé les camps de l’ONU pour planifier des tentatives d’assassinat contre les dirigeants du gouvernement rwandais et mener une campagne d’insurrection de l’autre côté de la frontière. Les extrémistes hutus ont utilisé le camp de Mugunga comme base pour acheter des armes, entraîner des combattants et coordonner leurs plans pour reprendre le Rwanda.

23 novembre 1996 : Les Nations Unies et les États-Unis ne sont pas d’accord sur le nombre de réfugiés rwandais au Zaïre. L’armée américaine a déclaré que son évaluation d’une semaine a montré que 202 000 réfugiés étaient restés au Zaïre et que 600 000 étaient rentrés au Rwanda. L’ONU a déclaré qu’il restait 600 000 réfugiés au Zaïre et qu’avant le début de l’exode le 15 novembre, un total de 1,23 million de réfugiés vivaient au Zaïre.

27 novembre 1996 : Des milliers de réfugiés affluent vers Sake, à la pointe nord du lac Kivu au Zaïre, sur le chemin du retour vers le Rwanda. Certains ont fait état de massacres perpétrés par des miliciens hutu qui tentaient d’empêcher leur retour.

28 novembre 1996 : Un document qui a circulé en privé aux Nations Unies pendant des mois suggère que le secrétaire général Boutros-Ghali et d’autres hauts responsables de l’ONU savaient dès janvier 1994 qu’un génocide était planifié au Rwanda. Un télégramme du commandant militaire de l’ONU au Rwanda, Roméo Dallaire, envoyé au siège de l’ONU le 11 janvier 1994, indiquait qu’un informateur « avait reçu l’ordre d’enregistrer tous les Tutsi de Kigali. Il soupçonne que c’est pour leur extermination. pourrait tuer jusqu’à 1 000 Tutsi. Dallaire a également prévenu que “les troupes belges devaient être provoquées et que si les soldats belges recouraient à la force, un certain nombre d’entre eux seraient tués et garantiraient ainsi le retrait belge du Rwanda”. Cela s’est effectivement produit, ne laissant qu’une infime présence de l’ONU dans le pays au plus fort du génocide en avril-mai 1994.

11 décembre 1996 : Dix à treize mille musulmans rwandais vivant dans des camps de réfugiés en Tanzanie acceptent de rentrer chez eux. Rares sont ceux qui ont joué un rôle dans le génocide de 1994.

12 décembre 1996 : Environ 320 000 réfugiés hutus rwandais, sur un total de 540 000, ont fui les camps du nord-ouest de la Tanzanie. Environ 15 000 réfugiés près de la frontière ougandaise ont également fui. L’exode a commencé à petite échelle et a pris de l’ampleur lorsque la nouvelle s’est répandue selon laquelle des réfugiés d’autres régions avaient fui vers la brousse. Des centaines de milliers de réfugiés en Tanzanie sont empêchés de rentrer chez eux par des extrémistes hutus et ils ont fui dans toutes les directions, sauf vers le Rwanda.

13 décembre 1996 : Les travailleurs humanitaires déclarent avoir retrouvé au moins 5 500 corps dans la ville de Goma. Beaucoup d’entre eux sont des réfugiés hutus qui auraient été tués par des Interahamwe qui tentaient d’empêcher leur retour au Rwanda. Sur ces 5 500, 1 100 sont des Zaïrois originaires de Goma. Il existe peu de preuves que les massacres se soient poursuivis après que la ville soit tombée aux mains de Kabila.

18 décembre 1996 : Près d’un Rwandais sur six est un réfugié nouvellement rentré. Le gouvernement a ordonné que les Tutsi vivant dans des maisons abandonnées par les Hutus ayant fui après le génocide doivent les remettre aux anciens occupants dans les 15 jours suivant leur retour. Cependant, la plupart des maisons rurales ont été reprises par d’autres Hutus qui souhaitent y rester. Dans les villes, la plupart des Hutus qui ont fui appartenaient à la classe moyenne, étaient instruits et étaient impliqués dans le génocide ; il est donc peu probable qu’ils reviennent.

20 décembre 1996 : La police tanzanienne est soupçonnée d’avoir incendié une église et battu des réfugiés rwandais afin de les forcer à rentrer chez eux. Les autorités tanzaniennes ont ordonné à l’ensemble des 540 000 réfugiés de rentrer au Rwanda d’ici fin décembre et plus de 260 000 sont déjà partis.

27 décembre 1996 : Les premiers procès pour génocide au Rwanda s’ouvrent dans la ville de Kibungo, au sud-est. Le vice-ministre de la Justice, Gahima, a déclaré aux journalistes que le gouvernement envisageait l’exécution publique des personnes reconnues coupables de génocide.

Janvier 1997 : Plus de 2 500 Hutus parmi les 460 000 réfugiés rentrés au pays en décembre ont été arrêtés comme suspects de génocide. Environ 90 000 Rwandais sont entassés dans les prisons, accusés d’avoir participé au génocide. Parmi eux, environ 2 000 sont accusés d’avoir planifié le génocide. Le tribunal international d’Arusha est en proie à une mauvaise gestion et est critiqué pour ne pas avoir protégé les témoins, dont deux ont déjà été tués. Le tribunal affirme que l’armée rwandaise est responsable de la protection des témoins. Parmi les quatre Rwandais inculpés détenus au Cameroun se trouve le colonel Théoneste Bagosora, décrit comme le créateur du régime responsable de la planification du génocide. Le Cameroun a accepté le 9 janvier de le transférer à Arusha. Des centaines de personnes ont été tuées au cours des mois qui ont suivi le retour forcé des réfugiés du Zaïre et de la Tanzanie. Les rapatriés comprennent des membres des Forces armées hutues du Rwanda et sont concentrés principalement dans la forêt et la brousse de la province de Gisenyi. Ils seraient bien équipés en armes.

30 janvier 1997 : des extrémistes hutus tuent 20 civils tutsi et en blessent au moins neuf autres lors d’une attaque près de Ruhengeri. L’armée, dominée par les Tutsi, a tué un nombre indéterminé de Hutus en représailles. Les autorités rwandaises ont déclaré que les troupes avaient tué environ 80 personnes lors d’une opération de répression dans la préfecture de Ruhengeri la semaine dernière, après que des hommes armés hutus présumés aient tué trois travailleurs humanitaires espagnols (Médecins du Monde) le 16 janvier. Le gouvernement a déclaré avoir arrêté trois suspects, des soldats de l’ancien gouvernement hutu pur et dur, en lien avec ces meurtres.

Février 1997 : Un nombre croissant d’attaques ont été signalées contre des missionnaires, des écoles et des témoins fin janvier et début février. L’Armée patriotique rwandaise a recruté 2000 soldats hutu pour traquer les anciens soldats des Forces armées rwandaises. Le Rwanda a doublé la taille de sa force de police, la portant à 1 500 hommes, pour lutter contre l’augmentation des attaques rebelles. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Anan, a limogé l’administrateur en chef du Kenya, Andronico Adede, et le procureur adjoint, Honoré Rakotomanana de Madagascar, du tribunal des crimes de guerre de l’ONU à Arusha. Ils avaient été accusés de mauvaise gestion flagrante du tribunal.

5 février 1997 : Les Nations Unies retirent tout leur personnel de l’ouest du Rwanda après que des hommes armés ont tué quatre observateurs des droits de l’homme de l’ONU et leur chauffeur. Le CICR a déclaré qu’il gelait également son travail au Rwanda pendant dix jours et qu’il retirait tout le personnel non essentiel du pays. Les travailleurs de l’ONU ont été tués dans une embuscade dans la commune de Karengera, à 200 milles au sud-ouest de Kigali, à la frontière zaïroise.

7 février 1997 : Le gouvernement rwandais s’est engagé à poursuivre les responsables de la multiplication des attaques contre le personnel de l’ONU, les travailleurs d’ONG et les survivants du génocide. Neuf expatriés ont été tués le mois dernier, dont un prêtre canadien. Le gouvernement a également déclaré avoir identifié les assassins des cinq employés de l’ONU à Karengera.

14 février 1997 : Le chef des droits de l’homme de l’ONU, José Ayala Lasso, se rendra la semaine prochaine au Rwanda et au Burundi pour évaluer la sécurité dans les deux pays après l’assassinat de cinq de ses collaborateurs par des hommes armés rwandais. Le bureau des droits de l’homme au Rwanda a largement suspendu son travail dans le pays après les meurtres.

16 février 1997 : Vincent Nzezabaganwa, président du tribunal du Conseil d’État et vice-président de la Cour suprême rwandaise, est tué à son domicile à Kigali par des hommes en uniforme. Trois autres hommes qui lui rendaient visite ont également été tués. Nzezabaganwa était un Hutu et n’était pas directement impliqué dans les procès des auteurs présumés du génocide.

20 février 1997 : Le gouvernement rwandais dément un rapport d’Amnesty International accusant l’APR (Armée Patriotique Rwandaise) de commettre de graves violations des droits de l’homme. Le rapport indique que des centaines de personnes ont été tuées depuis le rapatriement des réfugiés du Zaïre et de Tanzanie. Il affirme que les milices hutues sont responsables de certains décès, mais que l’APR est responsable de la majorité des violations des droits de l’homme au Rwanda. La région de Ruhengeri a été particulièrement touchée par une augmentation des violations des droits humains depuis le retour des réfugiés.

21 février 1997 : Au moins 1 700 réfugiés burundais, pour la plupart des Hutus, quittent un camp au sud-ouest du Rwanda pour rentrer chez eux. Ils ont quitté le camp près de Cyangugu pour retourner dans la province de Cibitoke, au nord-ouest du Burundi, une zone gravement touchée par le conflit. Au moins 4 300 réfugiés burundais resteraient au Rwanda.

22 février 1997 : Des hommes armés non identifiés dans l’est du Rwanda, près de Kibungo, tuent 21 Hutus, dont 16 enfants, qui étaient rentrés dans la région à la fin de l’année dernière depuis la Tanzanie.

26 février 1997 : L’Union européenne envisage un embargo sur les armes dans la région africaine des Grands Lacs. Le Rwanda a protesté avec colère face à la discussion sur l’embargo, affirmant qu’il était le pays cible. L’opération des Nations Unies au Rwanda a déclaré que la sécurité dans le pays s’était fortement détériorée depuis janvier. Au moins 424 personnes ont été tuées rien qu’en janvier, soit le chiffre mensuel de décès le plus élevé dans le pays en un an. La montée de la violence a incité les Nations Unies à réduire le nombre d’observateurs des droits de l’homme de 131 à 104 et la plupart de ceux qui restent sont confinés à Kigali. Les violations des droits de l’homme ont particulièrement augmenté dans les régions frontalières du Zaïre.

Mars 1997 : Au moins 20 personnes sont tuées dans la commune de Rushashi, dans la préfecture rurale de Kigali. Les habitants ont déclaré que les assaillants étaient des Interahamwe. Les procès pour génocide se sont poursuivis à Arusha et dans tout le Rwanda. Au Rwanda, au moins 22 condamnations à mort ont été prononcées depuis l’ouverture des procès.

5 mars 1997 : La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) déclare dans un rapport publié à Nairobi que les combats dans l’est du Zaïre et l’afflux de réfugiés au Rwanda à la fin de 1996 ont créé de graves déficits alimentaires. Des décès dus à la malnutrition et à la maladie étaient déjà signalés. L’incertitude politique et sociale persistante et l’embargo économique imposé par les États voisins ont gravement compromis la production alimentaire au Burundi.

17 mars 1997 : La mission des droits de l’homme de l’ONU à Kigali se dit “préoccupée par l’augmentation des meurtres et des attaques contre les survivants du génocide et les personnes qui leur sont associées”. Le porte-parole de l’APR, le major Emmanuel Ndahiro, a attribué l’augmentation des attaques au manque de dépistage des milices dures parmi les masses revenant des camps de réfugiés au Zaïre et en Tanzanie. De nombreux anciens membres des FAR (Forces armées rwandaises) se sont réinstallés dans des villages où ils auraient caché des armes avant de fuir vers le Zaïre.

25 mars 1997 : Roberto Garreton, enquêteur des droits de l’homme de l’ONU, est parti au Zaïre pour enquêter sur des informations faisant état de massacres présumés perpétrés par des rebelles principalement tutsi dans l’est du pays. Il rendra compte de ses conclusions à la Commission des droits de l’homme de l’ONU, qui se réunit à Genève jusqu’au 18 avril. Plus de 300 000 réfugiés rwandais sont toujours portés disparus dans l’est du Zaïre. Les réfugiés disent qu’ils ont été forcés de rentrer du Zaïre par les rebelles tutsi et les miliciens hutus rwandais, loin derrière la ligne d’avancée des rebelles au Zaïre.

Mai 1997 : Maurice Sebahunde, sous-préfet de Ngororero est abattu dans une embuscade. Il était un ancien agent des renseignements sous le régime hutu de Juvénal Habyarimana. Il a été accusé d’avoir fomenté un coup d’État dans les années 1980 et placé en état d’arrestation. Il a été libéré par les militaires du FPR. Les attaques et les assassinats se sont multipliés ces derniers mois dans le nord-ouest du pays en raison de l’infiltration d’extrémistes hutus venus de Goma, au Zaïre. Les Nations Unies ont déclaré qu’au moins 137 civils avaient été massacrés par l’armée lors d’opérations de représailles à Ruhengeri en mars. Ruhengeri est peuplée principalement de Hutus et est le théâtre d’une insurrection des rebelles hutus. Les témoins estiment que le nombre de tués est bien plus élevé. L’armée a déclaré aux autorités de l’ONU que le commandant du bataillon de Ruhengeri était responsable des meurtres et qu’il avait été arrêté. Au cours du mois, au moins 14 accusés ont été reconnus coupables de génocide et condamnés à mort. Amnesty International a condamné le risque de procès inéquitables pouvant conduire à l’exécution d’un grand nombre de Rwandais accusés de génocide. Le spécialiste de la jurisprudence nigériane Agwu Uwike Okali a été nommé nouveau greffier du tribunal d’Arusha.

6 mai 1997 : Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a signalé une augmentation du nombre d’enfants réfugiés hutus rwandais blessés par balle et par machette dans l’est du Zaïre. La porte-parole Marie Heuze a accusé les rebelles de bloquer les opérations de secours afin de rejeter la responsabilité du chaos dans la région sur le système des Nations Unies. Elle a dit qu’il y avait peu de matériel disponible pour panser les blessures.

13 mai 1997 : Le gouvernement rwandais et le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) tentent d’accélérer le rapatriement de 30 000 réfugiés du Zaïre. Les agences humanitaires estiment que 50 000 Rwandais sont bloqués dans la ville zaïroise de Mbandaka et que 17 500 tentent de passer la frontière vers l’Angola. Ils sont chassés des camps de réfugiés par les ex-FAR et les Interahamwe. Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé son inquiétude face à la détérioration des conditions carcérales et à la médiocrité du système judiciaire au Rwanda et a appelé le gouvernement à les améliorer. Ils ont également exprimé leur inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire globale au Rwanda et ont condamné les attaques contre la population civile.

18 mai 1997 : Le Rwanda et le Kenya reconnaissent le gouvernement de Laurent Kabila au Zaïre.

3 juin 1997 : Le bureau des droits de l’homme des Nations Unies à Kigali déclare que des agents de l’État ont été accusés d’être responsables de 162 meurtres sur une période de six semaines jusqu’à la mi-mai. Cent cinquante-deux ont été tués par des soldats dans la région frontalière nord-ouest de Ruhengeri. Cent quatre-vingt-deux autres personnes ont été tuées dans des violences à motivation ethnique au cours de la même période, dont au moins 51 ont été imputées aux rebelles hutus. Le bureau des droits de l’homme ne dispose d’aucune information sur les abus commis contre les réfugiés renvoyés du Zaïre et de Tanzanie, car la plupart d’entre eux sont retournés dans des régions frontalières interdites aux travailleurs humanitaires en raison de la guérilla menée par les rebelles hutus contre l’armée dominée par les Tutsi. Les femmes représenteraient désormais 70 % de la population rwandaise.

18 juillet 1997 : les autorités kenyanes arrêtent sept personnes, dont l’ancien Premier ministre rwandais Jean Kambanda, soupçonné d’implication dans le génocide de 1994. Ils sont détenus à Arusha en Tanzanie. Kambanda a accédé au pouvoir lorsque son prédécesseur Agathe Uwilingiyamana et une douzaine de soldats belges de l’ONU qui la protégeaient ont été massacrés après la mort du président Habyarimana. Les autres personnes arrêtées sont Pauline Nyramasuhuko, ministre par intérim de la Protection sociale ; le fils de Nyramasuhuko ; le Colonel Gratien Kabiligi ; le commandant Aloys Ntabakuze ; Sylvain Nsabrimana, préfet de Butane, lieu de nombreux massacres de Tutsi ; et Hassan Ngeze, une personnalité médiatique éminente accusée d’avoir distribué des documents incitant à la violence contre les Tutsi. Le Kenya n’a commencé que récemment à coopérer avec le tribunal international, qui a le pouvoir d’arrêter et de traduire en justice les suspects rwandais du génocide. Jusqu’à présent, le tribunal n’a jugé que quatre suspects et aucune décision n’a été rendue.

4 août 1997 : L’Armée patriotique rwandaise estime que plus de 1 800 insurgés ont été tués dans le nord ces dernières semaines. L’armée est optimiste et pense avoir rétabli la sécurité dans le pays.

8 – 10 août 1997 : Les forces de l’APR auraient tué des centaines de civils non armés lors d’une série d’incidents dans la préfecture de Gisenyi. Les Nations Unies et Amnesty International ont également signalé que plus de 2 000 personnes avaient été tuées par l’APR au cours des derniers mois.

17 août 1997 : Deux groupes de soldats de l’APR ont été arrêtés après avoir été accusés d’avoir tué des civils et participé à des vols dans l’exercice de leurs fonctions.

21 août 1997 : Les attaques contre un camp abritant des réfugiés congolais de souche tutsi à Mudende, dans la région de Gisenyi, ont fait 142 morts.

12 septembre 1997 : Quatre agents du gouvernement sont condamnés à 28 mois de prison pour leur implication dans le massacre d’une centaine de civils dans le nord-ouest du Rwanda en septembre 1995. Les quatre agents sont accusés d’avoir ordonné le massacre en représailles au meurtre d’un collègue.

17 septembre 1997 : Quelque 5 000 réfugiés tutsi sont rentrés à Umbungagai, préfecture de Gisenyi. Les réfugiés ont commencé leur périple le mois dernier après les attaques du camp de réfugiés de Masisi par les ex-FAR et les milices Interahamwe en République démocratique du Congo (Zaïre).

1er octobre 1997 : La famine qui s’étend au nord jusqu’au Soudan et à l’est jusqu’à la Corne de l’Afrique, affecte également le Rwanda. Cinq des onze provinces du Rwanda seraient confrontées à de graves pénuries alimentaires. La famine est causée par le manque de pluie et le conflit à Ruhengeri et Gisenyi, les principales régions d’approvisionnement alimentaire du Rwanda. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que 1,6 million de personnes auront besoin d’une aide alimentaire à la fin de 1997. La sécurité alimentaire a commencé à se détériorer avec le retour des réfugiés en novembre 1996.

5 octobre 1997 : Les troupes congolaises reconduiraient des milliers de réfugiés hutu au Rwanda. Plus de 2 000 personnes ont été contraintes de traverser la frontière. Entre 10 000 et 15 000 hommes Hutu ont fui vers la RDC ces dernières semaines pour échapper aux combats dans le nord-ouest du Rwanda.

16 octobre 1997 : Les autorités rwandaises ont averti des milliers de squatteurs de quitter les propriétés appartenant à d’autres sous peine d’expulsion. De nombreux civils rentrés après le génocide de 1994 ont trouvé leurs maisons occupées.

30 octobre 1997 : Le gouvernement de Kigali est irrité par le rapatriement forcé des réfugiés de Tanzanie. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré que la Tanzanie avait expulsé environ 600 réfugiés ainsi que des ressortissants tanzaniens d’origine rwandaise au cours des deux dernières semaines. Trente-six mille réfugiés, pour la plupart des Tutsi, sont restés dans le district de Ngara malgré le plan de rapatriement massif. La plupart ne vivent pas dans des camps de réfugiés.

13 novembre 1997 : L’économie du Rwanda a été brisée par des années de conflit, mais le gouvernement s’est engagé à rembourser toutes les dettes extérieures contractées par les régimes précédents. La dette a commencé à augmenter après que le Rwanda et le FMI ont signé un accord d’ajustement structurel en 1990.

21 novembre 1997 : Selon Amnesty International, des soldats de l’APR auraient tué au moins 539 civils à Jenda, Nkuli et Ruhengeri. D’autres massacres auraient également eu lieu au cours du mois dernier : le 16 novembre, des soldats de l’APR ont encerclé Kirehe à Ruhengeri et ont abattu plus de 300 personnes ; le 9 novembre, des soldats de l’APR ont tiré sur des civils à Gashyusha, dans la province de Gisenyi, tuant au moins 150 personnes ; du 23 au 28 octobre, plusieurs milliers de personnes auraient été tuées par des soldats de l’APR dans une grande grotte à Nyakima, Gisenyi. Depuis octobre, les groupes armés d’opposition sont également devenus plus audacieux et plus impitoyables dans leurs attaques contre les civils. Des centaines de personnes sont mortes sous leurs coups au cours des deux derniers mois.

24 novembre 1997 : Au moins 157 personnes sont tuées lors de deux incidents distincts dans le nord-ouest. Un incident impliquait une attaque contre la prison de Giciye, au sud de la ville de Gisenyi. Environ 100 prisonniers ont été libérés, tandis que 88 ont été tués. Le gouvernement aurait également tué 200 assaillants. La sécurité dans le nord-ouest a considérablement augmenté au cours des derniers mois.

28 novembre 1997 : Le Parti de libération du Rwanda et son armée diffusent depuis deux mois des publications haineuses appelant la population à se rebeller contre le gouvernement dirigé par les Tutsi. Le gouvernement estime que 30 000 insurgés hutus opèrent dans le nord.

4 décembre 1997 : Trois cents Hutus armés prennent d’assaut une prison à Bulingu, dans le centre du Rwanda, libérant environ 500 détenus emprisonnés pour leur implication présumée dans les massacres de Tutsi.

12 décembre 1997 : Les Interahamwe effectuent un raid dans la commune de Tamba, au sud de la ville de Gisenyi, tuant le maire local, son chauffeur et 10 survivants du génocide. Ils ont également incendié des bâtiments gouvernementaux et avaient déjà fait irruption dans la prison pour libérer les auteurs présumés du génocide. Ces derniers mois, une douzaine de maires, conseillers et autres dirigeants politiques locaux ont été assassinés à travers le pays.

24 décembre 1997 : Les attaques contre les civils se poursuivent dans la préfecture de Kibuye où 20 personnes sont tuées. Dix-sept personnes ont été tuées dans une mission protestante près de Gitarama, et 84 réfugiés en transit à Gisenyi ont également été tués. Les Interahamwe ont été imputés à ces attaques.

31 décembre 1997 : Le HCR et le gouvernement rwandais procèdent au transfert des Congolais de souche tutsie vers Byumba, dans le nord-est, à la suite d’attaques répétées d’insurgés armés. Jusqu’à 120 000 personnes ont été déplacées de Mudende, dans la préfecture de Gisenyi. Un raid à la mi-décembre a tué plus de 1 000 personnes dans le camp de réfugiés.

7 janvier 1998 : Des miliciens Interahamwe tuent 40 personnes dans la préfecture de Gitarama. Par ailleurs, 52 personnes ont été tuées à Nyabikenke le 6 janvier et 150 ont été massacrées à Rukaramu au début du mois. Environ 8 000 personnes ont fui ces zones.

26 janvier 1998 : Le ministre des Affaires étrangères Anastase Gasana a déclaré que la période de transition, initialement prévue pour cinq ans, serait probablement prolongée. Il a déclaré que janvier 1997 devrait être la date de début de la période de cinq ans en raison du retour des réfugiés dans le pays à partir de cette date. L’opposition a jugé inacceptable toute prolongation de la période de transition.

Février 1998 : Le gouvernement rwandais reconnaît qu’il existe d’énormes problèmes de sécurité dans certaines régions du pays. Les forces gouvernementales sont estimées à 30 000 à 40 000 soldats, dont les deux tiers sont stationnés dans le nord-ouest, là où le conflit est le plus intense. Les Interahamwe poursuivent leurs méthodes génocidaires et les meurtres, disparitions et massacres sont monnaie courante. Début février, les rebelles Hutus auraient reçu des renforts en hommes et en matériel et contrôlent désormais certaines routes de la région de Gisenyi. Dans les semaines qui ont suivi le quatrième anniversaire du début du génocide (2/6), 100 personnes ont été tuées par des miliciens hutu. Une escalade de la violence a commencé en février et s’est poursuivie tout au long du printemps.

Mars 1998 : Des messages anti-Tutsi sont diffusés à la radio par la Voix du Patriote, basée à Bukavu, en RDC. Les messages disent que les Tutsi tentent de prendre le contrôle du pays et que les Zaïrois devraient s’unir aux Hutus pour éliminer la menace tutsie.

14 mars 1998 : Les rebelles Interahamwe auraient tué huit Tutsi dans l’est de la préfecture de Kibungo. Les tueurs se sont retirés en Tanzanie en traversant la rivière Akagera.

18 mars 1998 : Amnesty International a rendu compte d’une mission d’enquête que ses délégués ont entreprise au Rwanda en février. Il fait état d’une forte augmentation du nombre de disparitions à travers le pays et fait état du massacre de centaines de civils non armés en janvier-février. La plupart des disparus n’ont jamais refait surface et ont vraisemblablement été tués. Les incidents signalés incluent : le 11 janvier, plus de 300 personnes ont été tuées par des soldats de l’APR lors d’une opération militaire à Keya et dans les environs, dans la préfecture de Gisenyi ; le 24 janvier, plus de 120 personnes ont été tuées par des soldats de l’APR à Nyabirehe, dans la préfecture de Ruhengeri ; le 5 février, 50 à 60 civils ont été tués par des milices armées d’opposition à Byahi, dans la préfecture de Gisenyi ; et le 19 janvier, quarante personnes ont été tuées lors d’une attaque contre un bus par des miliciens hutus.

9 avril 1998 : La Tanzanie aurait établi un camp de réfugiés à Mbuba, à environ 40 km de la frontière burundaise. Les réfugiés sont principalement des Interahamwe et des militaires des ex-FAR. Les insurgés hutus ont tué 26 civils dans la commune de Bulinga, au nord de la ville de Gitarama. Après les meurtres, les rebelles ont incendié les bâtiments gouvernementaux, puis ont pris d’assaut la prison locale et ont libéré un nombre indéterminé de prisonniers. Depuis février, environ 3 000 insurgés hutus ont renouvelé leurs attaques contre Bulinga et d’autres communes de la région.

10 avril 1998 : Vingt-quatre personnes sont tuées dans un massacre dans la commune de Musambira, à 30 km au sud-ouest de Kigali. La plupart des victimes ont été tuées à coups de machette ou de hache, et le gouvernement a imputé la responsabilité aux Interahamwe.

13 avril 1998 : Des informations ont fait surface selon lesquelles les forces spéciales françaises auraient contribué à la formation des anciennes forces armées rwandaises et des milices responsables du génocide de 1994. L’entraînement des troupes d’élite de la Légion étrangère française a eu lieu entre 1990 et 1993.

17 avril 1998 : L’APR aurait tué plus de 70 miliciens hutu dans le nord de Gitarama. Un commandant militaire présent dans la région a déclaré que les rebelles faisaient partie d’un groupe de plus de 100 Hutus soupçonnés d’être à l’origine d’une recrudescence des massacres dans le nord-ouest et le centre du Rwanda. Au cours des deux dernières semaines, plus de 190 personnes ont été tuées et une grande partie du Rwanda est une zone interdite. Les habitants de la région de Gisenyi ont fui.

24 avril 1998 : Le Rwanda exécute quatre personnes reconnues coupables de crimes de génocide. Il y a actuellement plus de 130 000 personnes détenues dans les prisons du pays. Depuis décembre 1996, seulement 300 personnes ont été jugées et 130 ont été condamnées à mort. Aucun jugement n’a été rendu à ce jour au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, en Tanzanie.

2 mai 1998 : L’ancien Premier ministre rwandais Jean Kambanda plaide coupable à six accusations de génocide et de crimes contre l’humanité devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha.

4 mai 1998 : Des miliciens hutus présumés ont tué 10 personnes, dont une mère et ses six enfants, dans la préfecture de Ruhengeri lors de deux incidents distincts.

18 mai 1998 : Le gouvernement rwandais réserve un accueil hostile à Kofi Annan lors de sa visite au Rwanda. Le Parlement s’attendait à ce qu’Annan s’excuse au nom des Nations Unies pour ne pas être intervenu pour mettre fin au génocide de 1994. Les massacres de 1959, 1963 et 1973 ont également été ignorés par l’organisme international.

23 juin 1998 : Seth Sendashonga, un leader de l’opposition libérale hutu vivant au Kenya, est assassiné. Des agents du gouvernement rwandais étaient soupçonnés, bien que le gouvernement ait imputé sa mort à la rivalité hutue. L’assassinat a poussé de nombreux Hutus exilés à se cacher. Plus d’un million de réfugiés hutus sont rentrés au Rwanda depuis la fin de 1996, mais ceux du Kenya et de Tanzanie sont restés sur place.

24 juin 1998 : Amnesty International publie un autre rapport sur la situation des droits humains au Rwanda. Il a indiqué que le conflit s’était aggravé, qu’il y avait un afflux constant d’armes dans le pays et que le gouvernement et les rebelles hutus tuaient délibérément et régulièrement des civils. L’escalade du conflit, notamment les meurtres et les disparitions de civils, a commencé avec le retour d’un million de réfugiés de l’ex-Zaïre à la fin de 1996. La violence est particulièrement grave à Gisenyi et Ruhengeri au nord-ouest et à Gitarama au centre du Rwanda. Dans de nombreux cas, les rebelles armés ont tué sans distinction Hutus et Tutsi, ciblant toute personne soupçonnée de collaborer avec le gouvernement.

29 juin 1998 : Le gouvernement rejette les conclusions d’un rapport des Nations Unies sur les violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo. Le rapport impliquait l’AFDL de Kabila, l’APR, les ex-FAR et les ex-forces armées zaïroises dans le meurtre de milliers de réfugiés rwandais dans l’est de la RDC.

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