Pendant qu’une grande partie du territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu reste toujours sous l’occupation des rebelles du M23 et la force régionale de l’EAC, des activistes congolais des droits humains dans la zone alertes un déplacement des bornes frontières servant de limite entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda.
Aimé Mukanda, l’un d’eux, précise que c’est dans le groupement Busanza, chefferie de Bwisha, une zone sous contrôle des éléments du M23/RDF. «C’est vraiment déplorable, il est impossible de toucher ces bornes à l’absence des autorités congolaises. Nous demandons au gouvernement congolais de prendre cet alerte en considération et de dépêcher à Kampala une commission d’enquête et cela dans l’urgence. La distance qui est revenu à l’Ouganda après le déplacement de ces bornes est estimée à plus ou moins 3 kilomètres dont les pâturages et plantations des eucalyptus de nos paisibles population congolaises qui n’ont plus accès à leurs terres», a-t-il déclaré.
M. Mukanda précise que ces opérations ont débuté depuis le jeudi 3 août 2023. Déjà en 2018 il avait alerté sur un autre cas de déplacement de bornes frontières en plein parc national de Virunga côté Kagezi/lac Édouard où les ougandais avaient déviés le lit de la rivière Ishasha qui est signe de la limite frontalière entre RDC-Ouganda. De cette façon 7 kilomètres de terre congolaise avaient été cédés à l’Ouganda. «L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et les responsables du parc national n’ont rien dit sur ça», a-t-il dit.
Le journalise Daniel Michombera a rapporté sur son compte X : «Depuis le mois d’août, une délégation, ougandaise était venue dans le groupement de Busanza pour préparer les lieux où ils vont installer les bornes. Vendredi 23 et samedi 24 septembre, soit 2 mois après, une délégation Ougandaise est venue avec des véhicules pleins des matériels dont le sable. Ils ont commencé à installer des bornes dans la partie congolaise. Ils ont avancé à plus de 3 km en profondeur de la RDC dans le groupement de Busanza. Les populations ont été chassé ils n’ont plus le droit d’accéder à leurs champs. La population lance un SOS et demande à l’État congolais d’intervenir pour récupérer cette partie du pays».
A ce sujet, le député national Juvénal Munobo, élu de la Province du Nord-Kivu, a adressé une «Question orale avec débat» au ministre des affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula.
Violation sur fond de destruction du tissu politique
Notons qu’après le déplacement des bornes qui séparent la RDC et l’Ouganda, les terroristes du M23 ont procédé à l’installation des chefs coutumiers dans le territoire de Nyiragongo au nord de la ville de Goma. Le Mwami Makombe Kiribahuma l’a vite dénoncé.