L’ONU envisagerait de déployer des drones de surveillance dans la région orientale de la République démocratique du Congo. Le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion dans la région, s’y oppose | « UN may deploy drones in Congo » | Deutsche Welle (DW) | sej/jm (AP, Reuters) | 09.01.2013
Le chef du maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a demandé mardi au Conseil de sécurité de soutenir le déploiement de drones en République démocratique du Congo (RDC) pour la toute première fois, afin de mieux protéger les civils, selon un diplomate de l’ONU.
Ladsous a proposé de déployer trois drones dans l’est du pays déchiré par la guerre lors d’une réunion à huis clos, selon la source, qui a souhaité garder l’anonymat. « L’ONU au Congo a besoin de moyens supplémentaires et modernes, dont des drones, pour être mieux informée et plus réactive », a déclaré Brieuc Pont, porte-parole de la Mission française des Nations Unies, via son compte Twitter, sur les réseaux sociaux.
Mais le Rwanda s’y est opposé, avertissant que l’Afrique pourrait devenir un terrain d’essai pour les méthodes de renseignement étrangères. « Il n’est pas judicieux d’utiliser un appareil sur lequel nous n’avons pas assez d’informations », a déclaré Olivier Nduhungirehe, ambassadeur adjoint du Rwanda aux Nations Unies, à l’agence de presse Reuters. « L’Afrique ne deviendra pas un laboratoire pour les dispositifs de renseignement d’outre-mer. »
Des experts de l’ONU ont accusé le Rwanda de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe militaire basé dans l’est de la RDC; une accusation que Kigali nie. Les rebelles du M23, qui affrontent les troupes de la RDC depuis près d’un an, ont pris le contrôle de la ville de Goma dans l’est de la RDC en novembre. Bien qu’ils se soient retirés 11 jours plus tard, l’épisode a rendu la force de maintien de la paix actuelle de l’ONU inefficace.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon devrait recommander de nouvelles façons d’améliorer la présence de l’ONU en République démocratique du Congo dans un rapport qui doit être soumis au Conseil de sécurité dans quelques semaines.