Rapport d’activités de la microfinance 2018 de la Banque centrale du Congo

Après deux années successives de baisse des activités, le secteur de la microfinance a enregistré une reprise du niveau général d’activités à fin décembre 2018, tirée essentiellement par l’augmentation de l’épargne collectée et du portefeuille de crédit. Cependant, en dépit de cette bonne performance et du grand nombre d’institutions que compte ce secteur qui représente 86 % du nombre des établissements de crédit agréés, le poids des ISFD est en baisse continue depuis 2016. En effet, sur le total bilantaire du secteur financier, qui s’est chiffré à l’équivalent en CDF de USD 6 793,7 millions à fin 2018, la part de celui de la microfinance n’a représenté que 3,7 % contre 4,5 % à fin 2017.

Voir le fichier PDF : Rapport d’activités de la microfinance 2018 de la Banque centrale du Congo, Septembre 2019, 112 pages.


Présentation du Rapport d’Activités du secteur de la Microfinance en République Démocratique, édition 2018

J’ai le plaisir de vous présenter le rapport d’activités de l’année 2018 du secteur de la microfinance en République Démocratique du Congo. Ce rapport retrace l’évolution dudit secteur dans un environnement marqué, du point de vue macroéconomique, par une activité en expansion avec la réalisation d’un taux de croissance de 5,8 %, supérieur à la moyenne de l’Afrique Subsaharienne et une décélération de l’inflation et, du point de vue politique, par l’organisation des élections présidentielles et législatives, ayant consacré la première alternance pacifique en République Démocratique du Congo.

C’est dans ce contexte que le secteur de la microfinance a renoué avec la croissance du niveau des activités y afférentes, enregistrant un taux de progression de 7,1 % à la clôture de 2018. Cette redynamisation a été tirée principalement, à l’actif, par l’accroissement de l’encours des crédits et, au passif, par celui du niveau de l’épargne. Ce regain d’activités, après deux années consécutives de baisse, a été induit notamment par l’ouverture de nouveaux points d’exploitation, l’agrément d’une institution non mutualiste ainsi que le recours aux canaux alternatifs de distribution des services financiers. Paradoxalement, les fonds propres des ISFD se sont davantage détériorés suite à la persistance de la crise qui a affecté certaines grandes structures mutualistes.

Par ailleurs, la relance des activités du secteur a impacté positivement l’inclusion financière dans le pays. En effet, le nombre des comptes ouverts par la clientèle et les membres des institutions de microfinance s’est accru de 8,7 % à fin 2018, passant de 1 931 438 en 2017 pour s’établir à 2 098 859 à la clôture de 2018. Cet accroissement, mieux que celui de 1,6 % enregistré entre 2016 et 2017, est expliqué, entre autres, par l’offre des produits innovants proposés par les institutions et par l’impact des actions de sensibilisation d’éducation financière dans le cadre du Programme National d’Éducation Financière.

En outre, il a été observé également une amélioration du financement des micro, petites et moyennes entreprises, majoritairement détenues par les hommes et ce, grâce au financement extérieur de certains partenaires au développement. Cet attrait pour les MPME a contribué à réduire davantage le nombre des comptes détenus par les femmes, lequel s’est contracté de 5,2 points de pourcentage pour se situer à 43,1 % à fin 2018.

En ce qui concerne l’affectation des crédits, le commerce est demeuré le principal secteur financé par les ISFD au courant de l’année 2018 avec une part de 59,1 % du total des crédits accordés par ces dernières.

Sur le plan légal et réglementaire, le cadre régissant ce secteur a été enrichi au cours de l’exercice sous revue par la publication de cinq (5) textes, dont deux (2) lois relatives à l’organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo et aux Systèmes de Paiement et de Règlement et trois (3) instructions se rapportant à l’exercice du pouvoir disciplinaire, à l’activité de crédit–bail ainsi qu’à la continuité d’activités.

Enfin, d’autres aspects, liés notamment à l’évolution du secteur, à sa surveillance par l’Autorité de Régulation et de Contrôle, à l’analyse des performances au plan global et provincial, sont également détaillés dans ce rapport.

Sur ce, je vous invite à découvrir les informations détaillées sur ce qu’a été le secteur de la microfinance durant l’exercice 2018 à travers la lecture de ce Rapport.

Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur.

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