Suite de l’agression de la République Démocratique du Congo (RDC) en 1998, de nombreuses réunions inter-africaines se sont déjà tenues sur le nouveau conflit lancé par diversion en août 1998 en une rébellion avant de dégénérer en une guerre régionale. Nous présentons ici la chronologie de grandes rencontre.
La deuxième guerre du Congo débute en 1998 et prend fin, officiellement, en 2002, avec une fin formelle le 30 juin 2003. Elle impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l‘Histoire de l‘Afrique contemporaine. Ce conflit, en continuité avec la Première guerre, a engendré à son tour de nombreux viols et massacres et entraîné le décès d‘environ 4 à 4,5 millions selon un rapport de l‘International Rescue Committee (IRC), jusqu’en 2004 et plus encore après, rendant la RDC le pays le plus meurtri de l’histoire. Malgré diverses initiatives et accords de paix qui ont conduit à la fin officielle de la guerre depuis 2002, la paix resta fragile, de nombreux groupes militaires restant mobilisés, essentiellement au Nord–Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, provinces riches en minerais stratégiques, enjeu principal de la guerre. Voici la chronologie des grandes rencontres autour de cette nouvelle guerre.
— 1998 —
⊛ Le 8 août : Le premier sommet réunit à Victoria Falls (Zimbabwe) sept chefs d’État d’Afrique australe et de l’est. Création d’une commission chargée d’un cessez-le-feu.
⊛ Du 7-8 septembre : Un nouveau sommet à Victoria Falls réunit les pays impliqués dans la guerre (RDC, Zimbabwe, Angola, Namibie, d’une part, Rwanda et Ouganda de l’autre)., sous l’égide de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA) et la Zambie. Appel à une cessation des hostilités et au dialogue, rejeté par la rébellion.
⊛ Du 13 au 14 septembre : Le sommet annuel de la communauté de développement de l’Afrique Australe (SADEC) reconnait la légitimité de l’intervention du Zimbabwe, de l’Angola et de la Namibie, mais ne condamne pas le Rwanda et l’Ouganda pour le soutien à la rébellion.
⊛ Le 24 septembre : Un sommet de libreville de huit pays d’Afrique centrale et de la Namibie apporte son appui au président Laurent-Désiré Kabila.
⊛ Du 26 au 27 octobre : Une conférence ministérielle à Lusaka de onze pays africians adopte le principe d’un cessez-le-feu. Le président zambien Frederick Chilula fait office de médiateur régional.
⊛ Le 28 novembre : Réunion, en marge du 20e sommet France-Afrique à Paris, des présidents de la RDC, de l’Ouganda, du Rwanda et du Zimbabwe: accord de principe sur un arrêt des combats, mais la rébellion déclare ne pas reconnaitre sa validité.
⊛ Le 17 décembre : La rébellion accepte lors d’une réunion de l’OUA, à laquelle elle ne participe pas officiellement, »le principe d’un cessez-le-feu à condition d’être associé à des négociations ».
— 1999 —
⊛ Le 18 avril : Les présidents congolais et ougandais signent à Syrte (Lybie) un accord prévoyant un cessez-le-feu et le »retrait des forces étrangères ».
⊛ Le 10 juillet : un accord de cessez-le-feu est signé lors d’un sommet à Lusaka par la RDC et ses alliés, Zimbabwe, Angola et Namibie, ainsi que par l’Ouganda et le Rwanda. L’accord est ratifié en aoùt par le mouvement de Libération du Congo (MLC) puis par les deux tendances du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD).
— 2000 —
⊛ Du 24 au 26 janvier : Réunions à New York, en présence de sept chefs d’État de la Région et des médiateurs de l’ONU.
⊛ Le 23 février : Un sommet à Lusaka de sept chefs d’État africains adopte un nouveau calendrier sur l’application du cessez-le-feu.
⊛ Le 30 avril : Sommet à Alger de six chefs d’État africains, en l’absence de la rébellion et ses alliés. L’Afrique du Sud et le Nigeria offrent ‘‘de mettre des troupes à la disposition des forces de l’ONU ».
⊛ Le 16 octobre : les belligérants décident à Maputo le retrait de 15 km des lignes de front. Un nouveau sommet se tiendra le 27 novembre à Maputo.
⊛ Le 27 octobre : Quatre pays d’Afrique centrale neutres dans le conflit rallient les positions de Kinshasa en demandant »le retrait des agresseurs » rwandais et ougandais.
⊛ Du 7 au 8 novembre : Un sommet à Tripoli décide de »déployer une force africaine neutre ».
— 2001 —
⊛ Le 15 février : Un sommet, le premier auquel participe Joseph Kabila, réunit à Lusaka quatre des pays protagonistes et les rebelles. Progrès dans la relance de l’accord de cessez-le-feu, avec l’annonce du déploiement des observateurs de l’ONU et l’acceptation de Ketumile Masire comme facilitateur du dialogue.
⊛ Le 15 octobre : Ouverture à Addis Abeba du dialogue dit »intercongolais ». Il est rapidement interrompu du fait notamment du désaccord sur la désignation des représentants.
⊛ Le 26 octobre : L’ONU approuve le déploiement de quelque 1.400 hommes, portant les effectifs à 3.800 hommes, mais la conditionne au respect des engagements de paix des belligérants.
— 2002 —
⊛ Le 13 et le 15 janvier : Le président Kabila rencontre Jean-Pierre Bemba du MLC et Adolphe Onusumba du RCD, en marge d’un sommet spécial de la SADC à Blantyre.
⊛ Du 15 au 17 janvier : Table ronde à Bruxelles, en présence de représentants de partis politiques de l’opposition ou de la société civile et des observateurs de Kinshasa.
⊛ Du 4 au 8 avril : Consultations informelles à Genève, les troisièmes après New York en novembre et Abuja en décembre, entre représentants du gouvernement et des deux principaux mouvements rebelles.