Le colonialisme a été une tragédie pour les peuples d’Afrique. Des millions de personnes ont été assassinées ou sont mortes de faim ; le travail forcé, les passages à tabac et les viols faisaient partie du quotidien du système colonial. Les Européens voulaient les colonies pour leur prestige national et surtout pour l’exploitation des ressources. Les structures locales furent impitoyablement détruites et tout fut organisé pour tirer le plus grand profit des colonies. Pour justifier les violations systématiques des droits de l’homme, est apparue l’idéologie raciste qui qualifiait les Blancs de supérieurs. Dans le même temps, une «mission civilisatrice de l’homme blanc» était postulée. Dans cet élan, il y a 140 ans, la Conférence africaine de Berlin (ou Conférence de Berlin) a été l’événement central au cours duquel les puissances européennes, l’Empire ottoman et les États-Unis sont parvenus à un accord sur leurs revendications coloniales. Avec des conséquences bien connues : le tracé arbitraire des frontières a conduit à des conflits frontaliers, mais aussi à des conflits entre groupes de population mixtes ; les maîtres coloniaux ont délibérément construit des co-élites nationales corrompues, ce qui a conduit à un déclin durable de la culture politique ; jusqu’à présent, l’accent économique mis sur l’exportation de produits primaires n’a souvent pas été surmonté. Ce dossier, sous le thème général «Impérialisme et colonialisme : état de lieu 140 ans après la Conférence de Berlin», est destiné à fournir une analyse critique de cet anniversaire.