Le cobalt est un métal indispensable à la fabrication de batteries pour voitures électriques et gadgets électroniques. La majorité du cobalt est extrait en République démocratique du Congo, pour partie dans des mines artisanales où travaillent des enfants. Alors que les ONG comme Amnesty international sonnent l’alarme depuis des années, la plupart des grandes multinationales qui utilisent du cobalt, de Microsoft à Renault, ne font encore rien, ou presque, pour remédier à la situation.
Les grandes multinationales de l’électronique ou de l’automobile « ne font pas le nécessaire face aux allégations de travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en cobalt pour les batteries». Telle est la conclusion d’un nouveau rapport d’Amnesty international, presque deux après une première étude qui avait sonné l’alarme sur la face cachée du développement des équipements électroniques et, demain, des véhicules électriques (lire notre article RDC : des enfants dans l’enfer des mines artisanales de cobalt, destiné aux smartphones et voitures électriques).
Amnesty international a étudié les principaux acteurs de la chaîne cobalt, depuis les négociants présents en RDC et s’approvisionnant dans les mines artisanales à risque, jusqu’aux utilisateurs finaux, en passant par les transformateurs du minerai et les fabricants de composants. Conclusion : «Aucune des entreprises citées dans le rapport n’a pris des mesures suffisantes pour se conformer aux normes internationales », alors qu’elles sont « toutes averties des risques en matière de droits humains et des atteintes à ces droits liés aux activités d’extraction du cobalt en RDC».
Derrière les voitures électriques, le travail des enfants dans les mines de RDC
Elles sont abondamment vantées comme la solution «propre» aux problèmes de pollution et de gaz à effet de serre, et elles sont aujourd’hui les stars du Mondial de l’automobile. Mais, si l’on tient compte de l’ensemble de leur chaîne de production, l’impact social et environnemental, les voitures électriques, sont-elles meilleures que celles véhicules conventionnelles ? En effet, plusieurs grands constructeurs utilisent le cobalt extrait en République Démocratique du Congo (RDC). Tout simplement parce que plus de la moitié du cobalt utilisé dans le monde provient de la RDC, et une grande partie l’est de manière artisanale, dans des mines où peuvent travaillent des enfants très jeunes.
Plusieurs constructeurs de voitures électriques utilisent ainsi du cobalt extrait dans des conditions inacceptables, de véritable esclavage moderne. Car tous ont pour point commun de se fournir en cobalt auprès de deux firmes coréennes, LG Chem et Samsung SDI, qui elles-mêmes se fournissent auprès d’une entreprise chinoise, Huayou Cobalt, laquelle « achèterait » du cobalt issu de mines artisanales. Et ce, malheureusement, quand il existe de plus en plus de standards internationaux qui encouragent les entreprises multinationales à assurer une transparence complète sur leur chaîne d’approvisionnement, particulièrement lorsqu’il y a des risques avérés de violations des droits humains fondamentaux, comme dans le cas de la filière cobalt.