En 2003, un accord de paix négocié au niveau international a officiellement mis fin à la meurtrière Seconde Guerre du Congo et créé un gouvernement national de transition en République démocratique du Congo. Mais les combats n’ont jamais cessé. Le livre The War That Doesn’t Say Its Name de Stearns cherche à expliquer pourquoi, malgré les importantes missions de maintien de la paix de l’ONU et une aide étrangère substantielle, les deux dernières décennies ont été marquées par des flambées régulières de violence dans les régions de l’est et du nord-est du pays. Stearns détaille l’émergence de chefs de guerre aux motivations ambiguës, les interventions répétées du Rwanda et de l’Ouganda, et le rôle de l’armée nationale incompétente et rapace.
Éditeur: Princeton University Press — ISBN: 9780691194080 — Nombre des pages: 328 — Dimensions: 235 x 156 mm – Date de publication: 01/02/2022.
Synopsis
Ancien expatrié au Congo qui semble avoir interviewé tous les acteurs clés, Stearns ne propose pas une histoire linéaire du conflit, mais fait des allers-retours sur les deux décennies pour développer ses arguments. Il démontre de manière convaincante que la violence a été entretenue par une « bourgeoisie militaire » qui profite de l’instabilité en pillant les ressources naturelles et l’aide étrangère. Stearns montre qu’indépendamment de la souffrance, pour cette bourgeoisie militaire de commandants et de politiciens, le conflit est une source de survie, de dignité et de profit. Les donateurs étrangers fournissent de la nourriture et des soins de santé urgents à des millions de personnes, empêchant l’effondrement de l’État congolais, mais cette implication n’a pas entraîné de changement transformationnel. Le gouvernement a aggravé les choses en versant des « primes de combat » aux militaires qui éclipsent leurs salaires en temps de paix. Ainsi, la violence a créé une classe dirigeante petite mais influente qui a peu de motivation pour mettre fin à l’effusion de sang.
Bien dans sa troisième décennie, le conflit militaire en République démocratique du Congo a été surnommé une « guerre éternelle » – un cycle perpétuel de guerre, de troubles civils et de querelles locales pour le pouvoir et l’identité. Des millions de personnes sont mortes dans l’une des pires calamités humanitaires de notre époque. The War That Doesn’t Say Its Name (La guerre qui ne dit pas son nom) enquête sur la phase la plus récente de ce conflit, demandant pourquoi l’accord de paix de 2003 ― accompagné de la plus grande mission de maintien de la paix des Nations Unies au monde et de dizaines de milliards d’aide internationale ― n’a pas réussi à arrêter le violence. Jason Stearns soutient que les combats sont devenus une fin en soi, poursuivis en grande partie par l’apathie et la complicité des acteurs locaux et internationaux.
Stearns donne un compte rendu historique détaillé de cette période, en se concentrant sur les principaux acteurs – les États congolais et rwandais et les principaux groupes armés. Il extrapole ces dynamiques à d’autres conflits à travers l’Afrique et présente une théorie des conflits qui met en lumière les intérêts des belligérants et les structures sociales dont ils sont issus. Explorant comment la violence au Congo est devenue préoccupée par sa propre reproduction, The War That Doesn’t Say Its Name (La guerre qui ne dit pas son nom) met en lumière pourquoi certaines querelles militaires persistent sans solution.
Commentaires
« Il devrait y avoir plus de livres conceptuels sur ce sujet, et celui-ci en est un. Ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi cette guerre s’éternise pendant des décennies, sans résolution ? Commencez votre quête d’une réponse ici ». —Tyler Cowen, Marginal Revolution