Après six années de recherche sur l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion transportant le président rwandais Juvénal Habyarimana et le président burundais Cyprien Ntaryamira, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il existe huit hypothèses sur les personnes et les intérêts qui se cachaient derrière cet assassinat aérien. Après d’innombrables heures de recherche sur des documents qui m’ont été fournis en vertu de la loi américaine sur la liberté d’information, des documents officiels qui m’ont été fournis, des entretiens personnels avec des responsables gouvernementaux et non gouvernementaux, allant de l’ancien secrétaire général de l’ONU Boutros Boutros Ghali aux enquêteurs de l’ONU qui ont enquêté sur l’attentat aérien au Rwanda et sont parvenus aux mêmes conclusions que moi, je suis convaincu que le Front patriotique rwandais dirigé par Paul Kagame est responsable de l’attentat contre l’avion présidentiel, et que cet acte flagrant de terrorisme international a directement entraîné la conflagration qui a suivi. J’ai exposé ci-dessous huit hypothèses sur les auteurs de l’attaque. Je crois que la première – que le FPR en soit responsable – est la plus véridique. Bien que je ne croie pas que les États-Unis soient directement responsables de l’attaque (point 6), le soutien militaire et politique massif apporté au FPR et à Kagame (dès 1990 sous l’administration de George H. W. Bush) et la fourniture par les États-Unis, via l’Ouganda, d’armes perfectionnées et la formation à leur utilisation… au FPR avant le 6 avril 1994, laissent penser que certains membres des services de renseignement et des services militaires américains ont joué un rôle direct en aidant et en encourageant le FPR à planifier l’attaque terroriste contre le Mystere Falcon rwandais du 6 avril 1994.
Ce résumé introductif du témoignage de l’ancien officier du renseignement naval américain Wayne Madsen a été préparé pour être soumis au Tribunal et intitulé « L’attaque du FPR de 1994 contre l’avion présidentiel a directement provoqué la conflagration du Rwanda».