Le réchauffement climatique pourrait ne pas se produire aussi vite que proposé – voici pourquoi

Les plantes absorberont plus de dioxyde de carbone que prévu, ce qui signifie que les modèles jusque là utilisés pourraient surestimer la vitesse à laquelle la planète se réchauffera. La recherche a été publiée dans la revue Science Advances. Nous en faisons ici un commentaire.

Les recherches suggèrent que les plantes peuvent s’adapter au changement climatique, en absorbant efficacement le CO2 et en produisant des nutriments supplémentaires. © CC.

Pendant la photosynthèse, les plantes vertes utilisent l’énergie lumineuse du soleil pour convertir le dioxyde de carbone (CO2), l’eau et les minéraux en sucres dont elles ont besoin pour leur croissance. Les scientifiques pensaient que le changement climatique pourrait affaiblir le processus, mais des nouvelles recherches suggèrent que les plantes peuvent s’adapter aux températures, absorber efficacement le dioxyde de carbone, produire des nutriments supplémentaires et continuer à prospérer. Ils ont découvert qu’à l’échelle mondiale, la quantité de carbone convertie lors de la photosynthèse pourrait être jusqu’à 68% plus élevée d’ici la fin du siècle qu’au début du siècle, et 20% de plus que ce que suggèrent les modèles climatiques qui surestiment donc la vitesse à laquelle la planète se réchauffera.

En effet, puisque les plantes absorbent chaque année une énorme quantité de dioxyde de carbone, ralentissant ainsi les effets du changement climatique, et que ces dernières années, les observations ont montré que l’absorption de dioxyde de carbone par les plantes augmente, ce qui est probablement dû en partie à une croissance accrue de la végétation provoquée par l’augmentation du carbone. Ce que montre cette nouvelle étude, c’est que les écosystèmes pourraient absorber plus de CO2 de l’atmosphère qu’on ne le pensait auparavant, ce qui signifierait des concentrations de CO2 plus faibles, et donc une augmentation moins forte de la température, selon la théorie selon laquelle ce sont les émissions d’origine humaine de CO2 qui seraient responsables du réchauffement climatique en cours, dit anthropique, et que celui-ci, idée controversée, est catastrophique.

Bien que les modélisateurs climatiques aient tenté d’inclure des estimations de ce puits de carbone, les chercheurs ont constaté que la plupart des modèles n’étaient pas suffisamment complexes pour comprendre la véritable résilience des plantes au changement climatique. Les chercheurs ont découvert que dans le scénario de réchauffement extrême RCP 8.5, une trajectoire dans laquelle les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter sans aucune atténuation, les plantes absorberaient un cinquième de plus de dioxyde de carbone de l’air que prévu actuellement (le scénario RCP 8.5 prévoit une augmentation de la température d’environ 4,3°C d’ici 2100 par rapport aux températures préindustrielles).

Le Trinity College de Dublin a déclaré que ses recherches dressaient un «tableau inhabituellement optimiste pour la planète» après que les modèles trouvés n’aient pas pris en compte tous les éléments de la photosynthèse.

Implications politiques de l’étude

Ce type de prédictions a des implications sur les solutions fondées sur la nature au changement climatique, telles que le reboisement et le boisement, et sur la quantité de carbone que de telles initiatives peuvent absorber. Les résultats de cette étude suggèrent qu’il y a des approches qui pourraient avoir un impact plus important sur l’atténuation du changement climatique et sur une période plus longue que nous le pensions.

Ces approches rendent relative l’idéologie selon laquelle l’humanité doit  absolument réduire les émissions de tous les secteurs, et les rendre nulles. Certes, le mouvement idéologique écologiste qui est installé dans le monde politique, économique, médiatique et scientifique répondra à cette conclusion que planter des arbres ne résoudra pas tous nos problèmes, mais une fois encore, ce sera une interprétation purement et simplement idéologique et aucunement scientifique.

Les seules implications logiques ici sont que cette étude montre l’importance de protéger les forêts et les espaces verts et de mettre en œuvre des programmes de plantation d’arbres. Et aux écologistes alarmistes qui pensent que les arbres à croissance plus rapide ont tendance à avoir une durée de vie plus courte, et qu’il est donc possible que nous puissions assister à une plus grande photosynthèse sans augmentation supplémentaire importante du carbone stocké sur la terre, il faut répondre que rien n’oblige à planter les arbres à croissance rapide uniquement : il est possible de planter des arbres à croissance lente à durée de vie longue en même temps.

Alors, est-il toujours nécessaire de réduire les émissions de CO2? La question est la plus importante. En effet, rendre nulle les émissions de CO2, idée maitresse de la durabilité (soutenabilité), c’est d’abord et avant tout priver l’humanité et les nations des sources d’énergie fiables. Quelle est en la plus grande conséquence? La désindustrialisation ! Et puis, l’économie verte (et le mantra de la décroissance du fait des limites à la croissance), les finances vertes, les énergies vertes, l’agriculture durable, et aujourd’hui la santé publique durable (dont l’idée de vaccination durable), …, ont quoi en commun? L’enjeu démographique ! Oui, baisser la population mondiale, prise pour “cancer de la Nature”, est la seule finalité recherchée par ceux qui ont théorisé l’idéologie écologiste qui possède les décideurs de plus grands centres de pouvoir au monde aujourd’hui. C’est en comprenant cela que la question trouve tout son sens : connaissant qu’il y a et qu’il peut y avoir des alternatives, est-il nécessaire de recourir à la mort pour “sauver la planète”? La réponse devrait être non. Mais elle ne le sera jamais, non pas parce que ceux qui visent le Zéro émission nette ne savent pas quelle est la catastrophe qu’il implique, mais parce qu’ils le désirent pour d’autres agenda que ceux écologiques : politiques et économiques, pouvoir et richesse !

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