« Et j’adresse ici un pressant appel aux jeunes enseignants et techniciens belges désireux de venir au Congo accomplir loyalement une tâche dont le dévouement et l’idéalisme trouveront une juste rémunération. Jeunes Belges qui m’écoutez, il y a encore bien des ponts à lancer, des routes à ouvrir, des écoles à bâtir. Il y a aussi des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui attendent de vous que vous les aidiez à vivre une vie meilleure, à se hisser plus haut sur l’échelle des valeurs humaines. Allez-vous refuser de les entendre ? Je m’adresse aux investisseurs, je leur ai dit : aidez-nous à développer les immenses ressources que recèle notre grand pays et que nous ne pouvons laisser improductives. Vos mines, vos chantiers, vos usines trouveront dans le Congo indépendant la juste récompense que leur vaudra la richesse qu’ils apporteront à notre pays, car il ne faudra pas se méprendre sur la politique que nous comptons suivre: autant nous lutterons contre les privilèges immérités, autant nous protégerons les investissements servant réellement au développement du revenu national. Le Congo qui s ‘est voulu indépendant, n’en désire pas pour autant être isolé du reste du monde. A tous ceux qui voudront collaborer loyalement avec lui, le Congo tend la main de l’amitié ». Texte extrait d’une allocution que Patrice Émery Lumumba prononça le 1 juin 1960 sur les ondes de la Radio Télévision Belge (R.T.B.).
« Demain, c’est le travail. Tous les chômeurs, nous allons nous occuper de vous. Il faut nous laisser un peu de temps. Ce n’est pas parce que le Congo est devenu indépendant que l’argent est tombé du ciel ou va tomber du ciel, ce n’est pas vrai. L’argent, nous allons le sortir par notre propre travail. Nous devons doubler nos efforts. Nous devons boire maintenant ‘une’ bouteille au lieu de deux bouteilles. Nos femmes doivent travailler, tout le monde aux champs. Nous devons nous mobiliser pour créer une économie rurale prospère. Ne croyez pas qu’avec les capitaux qui viendront de l’étranger, le Congo va se développer. Ce n’est pas vrai. Les capitaux sont nécessaires, mais d’abord, nous devons travailler nous-mêmes. Notre effort. Au travail, et nous allons combattre l’oisiveté, la paresse, … Chers frères, chères sœurs, suivez-nous, marchez avec nous, nous allons mettre de l’ordre ». Déclaration faite par Patrice Émery Lumumba le 19 juillet 1960 à Stanleyville (Kisangani) devant une foule nombreuse et enthousiaste.
« Le Congo ne veut pas vivre isolé, nous voulons coopérer avec tous les pays du monde. Nous voulons que les États-Unis, la France, la Belgique, l’Angleterre, tous les pays africains, l’Union Soviétique, toutes les nations qui sont disposées à nous aider puissent nous aider pour la consolidation de notre indépendance et pour la mise en valeur des richesses de notre pays … Le Congo est un pays qui vous tend la main. Une main fraternelle« . Extrait du 25 juillet 1960 lorsque Patrice Lumumba fit une Conférence de Presse à New York, aux États-Unis.