L’opposant Martin Fayulu a appelé le mardi 19.10.2021 à une mobilisation des forces politiques contre le pouvoir du Président Félix Tshisekedi après la validation controversée par l’Assemblée nationale du choix de Denis Kadima à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sans consensus entre les 8 confessions religieuses en République démocratique du Congo (RDC).
« Ce forcing n’est pas différent des conditions de mise en place de la Cour constitutionnelle. Et ce, pour servir l’ambition d’un homme qui veut à tout prix se maintenir au pouvoir soit à travers l’organisation de mauvaises élections, soit en les retardant », a déclaré l’opposant qui n’a jamais digéré sa défaite à la présidentielle de décembre 2018. « Un tel affront dirigé une fois de trop contre le peuple congolais est simplement inacceptable et mérite une réponse appropriée à la hauteur de la provocation« , a ajouté Martin Fayulu, lançant un appel « solennel à toutes les forces réellement acquises au changement à la constitution d’un grand bloc patriotique contre la dictature fasciste qui se met en place dans la négation et le mépris total de la souveraineté du peuple congolais« .
Ce bloc, a ajouté Fayulu, « aura comme mission principale de faire échec à ce macabre projet de fraude électorale ». Pour Fayulu, «il n’y a pas d’autre alternative aujourd’hui. Nous devons nous tenir debout pour sauver notre pays ainsi que l’ordre démocratique fixé dans la Constitution. Nous n’avons pas le droit de nous résigner ni d’accepter une quelconque autocratie dans notre pays ». Fayulu estime que le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, a défié tout le peuple congolais en entérinant de manière « cavalière » et « théâtrale » une liste incomplète des membres de la CENI. Et de conclure: « Le peuple congolais doit se prendre en charge ».
Le camp de l’ancien Président Joseph Kabila a également appelé à une « mobilisation ». La contestation divise également les rangs du camp de Tshisekedi. Les députés fidèles à l’ancien gouverneur du Katanga, Moise Katumbi, en coalition avec Tshisekedi, ont dénoncé un passage en force sur fond de la corruption et de débauchage. Un député pro-Katumbi a été désigné en tant que « rapporteur adjoint » de la CENI sans le feu vert de sa coalition.
Au pouvoir depuis 2019, Félix Tshisekedi qui a renversé la majorité parlementaire de Joseph Kabila à sa faveur dans un climat de dénonciation d’actes de corruption, a déjà affiché ses ambitions de briguer un nouveau mandat en 2023.