Ce vendredi 22 octobre 2021, malgré les critiques de la société civile, des Églises catholiques et protestantes, des partis de l’opposition et même de certaines formations de l’Union sacrée ou de la mise en garde, la veille, de Moïse Katumbi, le président Félix Tshisekedi a décidé d’entériner son favori, Denis Kadima Kazadi, à la présidence de la Ceni.
« … J’ai décidé de signer l’ordonnance désignant les membres du nouveau bureau de la Céni. J’exhorte vivement ces derniers à œuvrer pour l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes dans les délais constitutionnels… », a déclaré le Président. « … Notre pays a résolument opté pour la démocratie compétitive. Celle-ci a ses règles qui veut que l’on ait des gagnants et des perdants. Nous ne pouvons pas, après avoir choisi la compétition et les règles qui y sont afférentes, nous en soustraire. Nos divergences, loin d’être des faiblesses, sont plutôt des illustrations de notre vitalité démocratique« , a-t-il souligné.
De partout, des contestations
L’opposition dénonce, pour sa part, un passage en force. Reçu, mercredi, par le Secrétaire général adjoint de l’ONU, Jean-pierre Lacroix, L’opposant Martin Fayulu a évoqué «des manœuvres» de Tshisekedi, visant soit à truquer les élections en 2023, soit à retarder la tenue des scrutins. Le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila a fait état d’un processus «biaisé» pour installer «une commission électorale au service d’un camp politique contre les autres». L’opposition appelle à trouver un consensus sur les réformes électorales incluant la loi sur la Céni et la loi électorale.
Rappelons qu’en juin 2020, dans des circonstances en tous points identiques, le président Tshisekedi avait refusé d’entériner le choix de l’Assemblée nationale, alors dirigée par Jeanine Mabunda. Cette fois, le président de la RDC et de l’Union africaine s’est assis sur les textes et les principes (comme il l’avait fait pour la désignation de nouveaux juges à la Cour Constitutionnelle) et a investi 12 des 15 membres du bureau de la CENI, dont son président. Il a exhorté tous les concernés à travailler pour l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. La question que se pose les observateurs, est de savoir si le respect du calendrier déjà éreinté par des mois de négociations douteuses, suffit pour justifier sa décision, sur une matière aussi sensible.