La villa de feu Papa WEMBA désormais propriété de l’État congolais : pour une gloire éternelle

Ce jeudi 07 avril 2022, la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines récupère le titre de propriété, les clefs, l’acte de vente de la villa des mains de Madame Amazone.  Un projet qui offre plusieurs avantages sur le plan économique et touristique.  En rachetant cette maison qui aurait coûté environ 750 000 dollars américains, le Gouvernement prévoit la transformer en musée et d’y installer un studio d’enregistrement de musique pour les artistes congolais à des prix préférentiels. 

Une grande première dans l’histoire culturelle de la République démocratique du Congo, où le Gouvernement aimerait immortaliser un artiste en créant un musée en son honneur. Ce dernier pourra attirer des touristes du monde entier. Car, ils y trouverons les biens de valeurs artistiques de cette star de la musique africaine.  Au-delà du fait que de garder la mémoire d’un des caïmans de la musique congolaise, ce serait une activité touristique et économique à la fois. La mise en place d’un studio d’enregistrement, là encore, ce serait une autre activité économique réservée aux professionnels de la musique, et ce pour le compte du trésor public. Pour rappel, c’est depuis la fin du mois de mai 2020 que la résidence de feu Papa Wamba située au quartier Ma Campagne dans la commune de Ngaliema a été mise en vente. 

Mort sur scène

24 avril 2016 ! La nouvelle fut foudroyante ! Aussi fulgurante que ce maudit malaise dont il ne se relèvera plus jamais ! Papa Wemba était mort ! Terrassé, le talent et la passion en bandoulière, sur son dernier champ de bataille … artistique : il est mort sur scène. En effet, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba alias Papa Wemba, a définitivement dit adieu à la scène dimanche 24 avril 2016, après avoir été victime d’un malaise. C’était lors d’un concert en Côte d’Ivoire organisé dans le cadre du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). Il avait 67 ans.

Mission achevée, et bien remplie

Sans doute l’artiste-musicien disparu ressent-il une fierté post-mortem d’avoir tiré sa révérence en restant artiste-chanteur… jusqu’à la mort, à l’image du vaillant soldat qui tombe, les armes à la main ! Car c’est peu dire que l’artiste croquait la musique à pleines dents. La musique lui était visiblement chevillée à l’âme. Une sorte de fil à la patte dont on a du mal à se défaire. Mieux, ce monument de la musique aimait la vie. Cette vie qu’il aura du reste magnifiée dans le film La vie est belle, sorti en 1987, qui met en scène les aventures rocambolesques d’un jeune paysan, Kourou (Papa Wemba), qui vient à la ville y faire de la musique et s’essayer à tous les métiers.

Une gloire éternelle

Oui, La vie est belle, pour le M’zée (l’un de ses multiples surnoms). Mais elle a aussi, hélas, une fin. Fin de parcours terrestre ! sa mission fut achevée. Et bien remplie, peut-on dire. L’heure est à présent venue de rejoindre le panthéon des illustres et talentueux devanciers de la génération Franco, Nico, Joseph Kabasélé, Tabu Ley Rochereau et autres qui auront autant fait les belles pages et la gloire de la musique africaine. C’est tout mérité ! Car, tout comme ses devanciers, Papa Wemba aura tout autant donné au continent et au reste du monde. Et c’est peu dire que l’Afrique et le reste du monde perdent un grand homme.  En fait, Papa Wemba n’appartenait plus seulement au Congo-Kinshasa qui l’a vu naître
Bien plus, c’est une étoile totémique de la musique qui vient de tomber du firmament.

L’homme avait du génie ; il était de ce génie qui habite les grands talents. Brillant, cette figure emblématique aura su se positionner au confluent du passé et de la modernité, et le succès n’en a été que toujours plus éclatant. Dans les années 1950, la Rumba congolaise dominait la scène musicale continentale. Et si elle est toujours aussi présente sur la scène africaine, c’est notamment grâce à Papa Wemba qui en sera passé “Roi”. On lui doit Maria Valencia ou Yolele, emblèmes de la world music.  Certes, l’artiste avait connu des démêlés judiciaires [il a été condamné en 2004 en France et en 2012 à Bruxelles pour aide au séjour irrégulier et trafic d’êtres humains], lesquels avaient plutôt révélé un homme au grand cœur, soucieux de l’avenir de la génération montante à laquelle il avait toujours voulu prêter main-forte. De fait, il était habité par le désir d’aider bien des jeunes artistes-musiciens à se faire eux aussi une place au soleil.  Soit dit en passant, on peut relever qu’il aura formé un certain… Koffi Olomidé, alias Mopao.

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