Leadership et stabilité politique en République Démocratique du Congo

Le leadership concerne le fait d’avoir une vision, la discipline de travailler pour sa réalisation et la capacité d’entraîner les autres dans cette réalisation. La discipline implique aussi le fait d’être préparé à payer le prix pour ses profondes convictions. Pour un pays, comme le nôtre, la vision doit tenir compte de son histoire complexe des souffrances, sa position stratégique en Afrique et dans le monde, l’évolution mondiale globale, ses richesses culturelles et spirituelles dans leur diversité, les ennemis potentiels et réels qui convoitent ses ressources, la centralité des forces humaines et les éléments futurs contenus dans le présent. La première vision de la nation congolaise, dans sa formation même, était celle du mouvement de l’indépendance. Son leadership initial avait réussi à en imprégner la population congolaise pour s’orienter vers l’effort pour l’indépendance.

La discipline de travailler pour que cet effort arrive jusqu’à son terme était confrontée par la précipitation belge de la décolonisation qui a abouti à la proclamation de l’indépendance, le 30 juin 1960, avant que le leadership ait pu, par la lutte, acquérir la maturité et la capacité voulues pour entraîner toute la nation congolaise dans la réalisation des conditions d’existence de l’indépendance réelle. Pris de vitesse, le leadership visionnaire battait en retraite ou s’était ravisé et avait cédé sur sa fidélité à la vision. Le leadership d’après l’avortement de l’effort pour l’indépendance n’était plus déterminé par le fait d’avoir une vision pouvant imprégner toute la nation congolaise et la discipline de ce leadership pour actualiser cette vision ainsi que sa capacité d’entraîner toute la nation pour cette fin. L’indépendance était devenue le remplacement des colonialistes dans l’État colonial sous condition de l’approbation par les puissances coloniales et impérialistes.

Son leadership n’était plus celui qui était motivé par une fidélité à persévérer dans l’effort pour l’indépendance, mais, par celui de plaire aux puissances coloniales et impérialistes. C’est cela la source profonde de son manque de légitimité et la cause réelle de l’instabilité politique et le recours aux anti-valeurs, c’est-à-dire aux valeurs de re-asservissement ou de re-soumission : il n’était plus question que de diriger le pays indépendant comme si l’on était revenu à la colonie. Le principe d’éthique de ceux qui aspiraient au leadership du pays devenait : «Si vous voulez devenir un dirigeant au Congo, faites-vous aimer à, et accepter par, Washington, Paris et Bruxelles!» Aujourd’hui, on ajoute parfois Pretoria, comme un peu après l’expérience de I’AFDL, on parlait aussi de Kigali et Kampala comme faiseurs de roi à Kinshasa. Comme disent les Kongo : «Nlele wansompa ka wutominanga makinu ko» : On ne danse pas confortement et durablement dans les habits d’emprunt. Il est difficile de travailler avec conscience pour la réalisation d’une vision imposée par d’autres ; la capacité d’en imprégner sur les gens, dont la misère serait le résultat de l’aboutissement de cette réalisation, ne peut réussir. Le recours à la violence et l’arbitraire pour imposer sur le peuple ladite vision ne fait qu’aggraver l’illégitimité.  On ne peut pas avoir avec sincérité la discipline de travail nécessaire pour réaliser la vision des autres. Et là où il y a la domination, la résistance ne peut manquer d’émerger.

Je vais examiner très brièvement notre histoire moderne et faire ressortir le lien qui existe entre les formes, styles et orientations du leadership du pays et l’instabilité politique récurrente.

Conditions d’existence de l’instabilité politique en RDC

L’instabilité politique est la forme d’existence de la République Démocratique du Congo ; la RDC est une crise ininterrompue et sans fin. C’est une longue et durable conséquence de la création violente, par des conquêtes coloniales, de son territoire ; création qui fut sanctionnée parla Conférence Internationale sur le Congo de Berlin (1884-1885). Les Congolais sont le produit de 500 ans de luttes contre le système, aujourd’hui mondialisé, dans toutes ses phases. Ils sont le produit des victoires, mais surtout des défaites dans ces luttes, contre la traite négrière et l’esclavage Atlantique et arabophone – allant jusque presque dans les années 1920 -, contre la conquête coloniale, l’expropriation, la prédation, les pillages de leurs ressources, les guerres, l’autoritarisme néo-colonial exigé par l’antagonisme hégémoniste de la Guerre froide- et l’appauvrissement croissant.

Les masses du peuple travailleur -femmes et hommes- ont, dans chaque phase, résisté courageusement, c’est pourquoi nous, leurs descendants, sommes encore ici et continuons de résister. Malgré quelques victoires partielles, les défaites ont été plus récurrentes ; c’est pourquoi, nous luttons toujours pour l’autodétermination. La tendance générale de nos histoires des luttes a été «la défaite par la victoire D. Chaque fois que nous étions presque proches de la victoire, celle-ci était détournée pour l’aligner à la continuité du système combattu. Les levées des esclaves rebelles ont été détournées par les abolitionnistes pour rendre la liberté conforme au système transformé d’exploitation : les esclaves libérés devenant des ouvriers potentiels de leurs anciens maîtres devenus capitalistes par compensations ; alors que celles-ci furent refusées aux anciens esclaves. C’est par des négociations autour des tables rondes, étaient soumises à des conditions les rendant favorables à la continuité du système-ignorant les aspirations et les besoins fondamentaux de ces masses.

Les programmes de développement, surtout par les abolitionnistes modernes, c’est-à-dire, les évolués, produits de la mission civilisatrice coloniale, et les civilisateurs de ceux-ci, sont conçus et appliqués sur les termes de la continuité du système qui génère l’appauvrissement. Les pensées issues des riches expériences de résistance et des luttes pour la libération des esclaves ainsi que celles des masses opprimées, exploitées et appauvries contre le colonialisme et le néo-colonialisme-les témoins radicaux –, ces pensées sont gardées sous silence ou condamnées à l’oubli. Une culture de soumission est érigée pour que les créateurs mêmes de ces pensées n’y puissent faire foi, eux-mêmes. (Jacques Depelchin, Silences in African History, 2004). La dialectique de la «défaite par la victoire» est basée sur le fait de réorienter le processus de lutte pour la victoire sur la base des principes des oppresseurs, intéressés à continuer, par une forme ou une autre, avec le système combattu. Le leadership collaborationniste explique, en partie, la prédominance de la défaite sur la victoire.

La dynamique sociale précoloniale était très désarticulée et remodelée par la traite négrière Atlantique et l’esclavage arabophone. C’est le début de la cassure systématique de la résistance enracinée dans les rapports communautaires anciens (la commune africaine) et le renforcement des liens d’asservissement sur lesquels allaient être érigés les rapports sociaux coloniaux de domination, d’occupation et d’exploitation. L’économie de prédation et de traite organisée brutalement par le soi-disant État Indépendant du Congo du Roi Léopold 11 (1874-1908) avait occasionné un «holocauste oublié» (Adam Hochschild : Les Fantômes du Roi Léopold, 1998), réduisant la population, estimée alors à 20 millions, à 8 millions. En effet,l’État moderne au Congo commença comme une «façade institutionnelle d’une entreprise étrangère d’exploitation de l’ivoire et du caoutchouc» (Pierre Englebert : «Souveraineté, sous-développement et le paradoxe nationaliste congolais», Mondes en Développement Vol. 31-2003/3-no 123.), pour se reproduire comme un instrument d’un système colonial, violent et paternaliste, d’extraction des ressources.

Les formes d’ajustement structurel, sur le plan de toute la société, imposées de l’Extérieur par la violence, ont donné naissance aux cultures de la violence : la raison du plus fort est la meilleure et ce qui paie vraiment c’est d’être du côté du plus fort. D’où une riche tradition des sycophantes et flagorneurs. L’Etat Indépendant du Congo Léopoldien érigé sur la base des conquêtes, du pillage violent des ressources disponibles (le caoutchouc et l’ivoire), du travail forcé et l’exigence « civilisationnelle d’Extermination des brutes » (Sven Lindqvist, 1996) était un Etat criminel de guerre permanente. C’est par un mouvement international de grande protestation, dirigé par Edmond Morel, que le pire avait été arrêté. La colonie belge a été fondée sur une négligence doctrinale de la population, sous la politique de «pas d’élite, pas des troubles», une population tenue en garde à vue par une armée d’occupation et des lois injustes.

L’indépendance politique octroyée, sur contraintes et dans un contexte de la Guerre froide (d’ailleurs chaude pour le Tiers-monde), démarre avec le démantèlement violent du premier gouvernement congolais (Ludo de Witte, L’Assassinat de Lumumba, 2000), de tendance nationaliste, affaibli par des sécessions propulsées de l’extérieur et des interventions militaires récurrentes, sans oublier l’utilisation des mercenaires, se surpassant en tant que croisés occidentaux de la Guerre froide exterminant les Congolais considérés comme des «communistes imaginaires» (Mike Hoare). Face aux interventionnismes extérieurs (invités ou non), la lutte pour l’indépendance, même après l’avortement de l’effort pour l’indépendance, est devenue permanente. On est allé de guerres en guerres : celle de la résistance contre l’invasion belge (1960), celle contre les sécessions organisées de force pour vider l’indépendance de son contenu, celles pour la «Deuxième Indépendance» contre la domination néocoloniale exigée par la Guerre froide (1963-1965), celle contre la tentative d’usurpation de pouvoir par les mercenaires dirigés par Jean Schramme (1967), celles contre la dictature néocoloniale mobutiste ( 1967-1980 ; 1977-1978 ; 1992-1993 ; 1994-1995 ;1996-1997) ; celle contre l’expropriation des terres par des nouveaux venus (1993-1996 à Masisi), jusqu’à celle qui venait de se terminer avec l’Accord Global et Inclusif (1998-2003) – et qui se poursuit par certaines survivances. Sans oublier l’implication des filles et fils congolais dans les guerres à l’étranger, notamment en Angola, au Rwanda, au Tchad et au Nigéria.

La dernière guerre a été une articulation complexe d’au moins 4 types : la guerre que l’ex-Secrétaire d’État américain, Mme Madeleine Albright a appelée : «la première guerre mondiale africaine» qui opposait deux alliances régionales, celle des États de SADC alliés au gouvernement de Kinshasa et celle des États voisins immédiats du Congo, alliés aux mouvements de la rébellion ; la guerre civile opposant le régime de Kinshasa aux différents groupes de la rébellion ; le débordement, sur le territoire de la RDC, des guerres civiles des pays voisins (Burundi, Rwanda, Soudan, Ouganda, Angola, Congo-Brazzaville) ; et enfin les guerres paysannes (différentes tendances des Mai Mai) et la guerre dite interethnique en Ituri, opposant initialement les paysans appauvris Walendu aux capitalistes agraires et marchands d’ethnie Hema.

L’effondrement de l’État post-colonial Mobutiste a facilité l’intervention des forces extérieures au Congo transformant ainsi les conflits initialement internes en conflits régionaux. Nous avons traité ces questions en détails, ailleurs (Ernest Wamba dia Wamba, Perspectives pour une paix durable en République Démocratique du Congo, 2004), nous n’allons pas nous y attarder. Il est clair que c’est la prépondérance de la problématique militariste comme dynamique d’organisation du pouvoir, depuis la formation du pays à ce jour, qui fait que l’instabilité soit sa forme d’existence. Il est clair aussi que l’élément d’interventionnisme extérieur, obligeant tout régime en place d’être plus responsable devant les puissances extérieures que devant le peuple congolais qu’il est censé servir ouvertement, bloque ou frustre le processus de légitimation du pouvoir. Et c’est dans ce contexte difficile que les formes, les orientations, les styles et l’absence de leadership se sont forgés.

La lutte pour le Congo a toujours été, depuis sa création, internationale ; elle oppose deux camps antagoniques : celui en faveur des intérêts et aspirations profondes du peuple congolais tout entier et celui qui, dans ses démarches, ignore, marginalise ou va à l’encontre des intérêts et aspirations du peuple congolais. L’identification des acteurs variés de chaque camp est très complexe. Dans les années 1960, Président Kwame Nkrumah, dans Challenge of the Congo (1967), en avait donné des indications intéressantes. Chaque camp comprend des forces extérieures et intérieures ; ce qui est stratégiquement décisif, c’est la position, dans chaque camp, des forces domestiques ou congolaises. Les formes de leadership traversent donc es deux camps. Le défi de celui-ci est de tisser les alliances favorables aux intérêts profonds de toute la population congolaise entre les forces domestiques et extérieures servant ouvertement ces intérêts. Ce qui exige une articulation réfléchie et claire, dans chaque situation, entre l’intérêt national congolais, les intérêts des puissances extérieures et des pays voisins.

La nécessité et la caractérisation d’un bon leadership

La question de leadership, son orientation, ses styles, ses présuppositions et ses formes, convenables pour les exigences du monde d’aujourd’hui, de plus en plus interconnecté, reçoit de plus en plus d’attention mondialement et presque à tous les niveaux. Dans les entreprises transnationales, dans les institutions internationales, dans les institutions politiques nationales, dans les institutions éducationnelles, et j’en passe, la question de leadership se pose avec force. La littérature, sur cette question est vaste. En effet, la mauvaise qualité de management et de leadership des institutions mondiales constitue l’un des trois dangers majeurs que le monde confronte; les deux autres étant : la possibilité d’une guerre nucléaire ou un accident nucléaire qui peut détruire la race humaine et la perspective d’une épidémie, une maladie, une famine ou une dépression mondiales. Il est donc clair que la question de leadership est cruciale. Nous sommes en plein âge des rapports et interconnexions intenses, un âge facilité par l’âge de l’information dont les instruments, l’internet, le e-mail, la conférence-vidéo, la TV globale, les téléphones mobiles, etc., rapprochent les gens de plus en plus. L’âge des interconnexions exige de nouvelles formes de leadership. Il faut plus d’intégrité, plus de transparence.

Pour mieux faire ressortir les caractéristiques d’un bon leadership, plusieurs démarches sont possibles : faire un bref survol des grands leaders du monde et les circonstances dans lesquelles ils ont exercé leur leadership, en examiner les points forts et faibles de chacun et clairement montrer leurs grandes qualités communes (comme par exemple : Howard Gardiner, Leading Minds : An Anatomy of Leadership,1997) ; et pour le Congo étudier les biographies de ses leaders passés : Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Paul Banda, Joseph Kasa-Vubu, Patrice Emery Lumumba, Lwambo Makiadi, Mobutu Sese Seko etc. (Comme le fait si bien, le Professeur Jean-Marie Mutamba Makombo). On peut aussi examiner les Saintes Ecritures pour y étudier les critères des choix de leaders utilisés ou proposés par Dieu lui-même. Par exemple les qualités retenues pour le choix d’Abraham, de Moise, de David, etc. On sait, par exemple, que pour David, Dieu a explicitement écarté les apparences extérieures (le charisme, la beauté, etc.) et David , en tant que berger, était un homme capable de mettre en ligne sa propre vie contre les lions et les ours pour sauver une brebis, par exemple. Il n’est pas évident que Dieu pouvait choisir quelqu’un comme Mobutu.

Dans Mathieu 20 : 25-27, Jésus -Christ donne une théorie d’un bon leadership, je cite : « Alors Jésus les appela tous auprès de lui et dit :–Vous savez ce qui se passe dans les nations : les chefs politiques dominent sur leurs peuples et les grands personnages font peser sur eux leur autorité. Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous. Au contraire, : si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir lui-même et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » Servir les autres ouvertement et fidèlement est la marque d’un bon leadership. Je ne peux aller en profondeur ici. Je voudrais m’arrêter brièvement sur la recherche en cours par Jean Lipman-Bluman («The Allure of Toxic Leaders : Why We Follow Destructive Bosses and Corrupt Politicians-and How We can Survive Them» à paraître à Oxford University Press).

Ayant examiné les comportements et qualités des caractères de certains personnages, Jean Lipman-Blumen distingue deux types de leadership : positif et toxique. Elle considère également les attitudes des gens vis-à-vis de ces deux types. Tandis que le leadership positif crée un cadre à travers lequel il aide les gens à comprendre et confronter le problème, quelque pénible qu’il soit, et trouver ensemble les solutions, après avoir examiné toutes les possibilités ; le leadership toxique se présente comme étant la clé à la solution, c’est lui qui peut apporter la solution, c’est lui qui garantit la protection des gens face au danger confronté par eux. Le leadership toxique qui s’appuie surtout sur le charisme, laisse ceux qui le soutiennent dans des conditions pires qu’avant. Comme dans le cas de la sorcellerie, le leader toxique fait appel à la destruction de quelque chose ou quelqu’un, avant qu’il ne puisse vous rendre un plus grand et meilleur service. Il parle de la purification du monde, voulant souvent dire par- là qu’il faut se débarrasser des adversaires.

S’il l’on doive rendre quelqu’un plus petit ou pire avant que nous devenions plus grand – c’est un signe d’un leadership toxique. Le bon dirigeant crée un environnement sain à travers lequel les gens peuvent confronter les problèmes et travaillent ensemble pour les résoudre. Il n’a pas recours aux mensonges ou à la création des illusions pour faire peur et se présenter en libérateur des gens. Si on a la chance, le charisme peut être une force pour le bien ; mais, il n’est pas une caractéristique nécessaire d’un bon leadership. Comme Moise, Mahatmas Gandhi n’était pas un orateur doué ; mais c’est sa vision qui était si puissante et poursuivie avec si tant de persévérance, servant ouvertement son peuple, qui a fait qu’il avait réalisé un impact bien au-delà de celui des gens avec un charisme spécial. On est souvent confronté par le danger des leaders qui créent dans les gens un sens d’anxiété, d’inquiétude, de peur et se présentent eux-mêmes comme étant la seule source de protection et de sécurité.

Aveuglés par le charisme, les apparences et les seules considérations des origines des candidats, les gens se laissent trop souvent séduire par le leadership toxique. Les gens suivent ces genres des leaders, les cherchent et les trouvent ou même les créent. Les gens peuvent pousser le leader de leur promettre des miracles, plus que ce qui est humainement possible. Pour avoir des bons leaders, Jean Lipman-Blumen, suggère que nous ne devons pas attendre que les plus assoiffés du pouvoir se présentent, nous devons activement les chercher et les recruter. Si nous trouvons que quelqu’un est une personne en qui on peut avoir confiance, pourquoi ne pas lui suggérer d’accepter la responsabilité de leadership. Comme diraient les ne-Kongo, «kimfumu maa kia ntumbwa» : on est couronné chef, on ne se fait pas chef. Nous devons changer notre conception du leadership.

Comme la capacité politique, il ne faut pas considérer la capacité de leadership comme un privilège des prodiges de la nature ; nous devons tous être conscients de notre propre capacité potentielle de leadership. Le leadership est une responsabilité que chacun de nous a, à des degrés différents. Nous avons une responsabilité de contribuer quelque talent de leadership au niveau approprié. Nous ne devons pas confier toute la responsabilité aux autres pour nous. Les électeurs, sans beaucoup d’éducation politique, choisissent, bien souvent, non pas sur la base des enjeux et les positions des candidats sur les questions soulevées par lesdits enjeux, ainsi que des qualités de leurs caractères, mais, sur la base des apparences et des considérations subjectives comme l’appartenance ethnique ou régionale. La nouvelle conception de leadership permettra à chacun de guérir de la séduction et de la promotion du leadership toxique. Ces considérations, brièvement analysées, s’appliquent certainement à la question du leadership en RDC.

Quel leadership pour la République Démocratique du Congo ?

Pour notre pays aussi, nous devons réfléchir sur les présuppositions des formes et styles de leadership actuel qui n’arrivent pas à nous sortir de la crise. Comment pouvons-nous être capables de choisir un futur pour nous-mêmes qui soit différent du passé ? Savoir aussi dire à nous-mêmes les situations dans lesquelles nous nous trouvons pour en mesurer et les nouveautés et les possibilités de sortie de ces situations. Notre pays a souffert de l’absence de leadership capable d’avoir une vision pouvant répondre aux grandes exigences de sa position stratégique en Afrique et dans le monde et d’imprégner toute la population congolaise dont la conscience reste marquée par des traumatismes importants. La conscience de soumission, de servilité et de docilité domine encore les esprits et garde le pays dans la trajectoire de la médiocrité, du manque de respect et de considération de ses plus illustres ancêtres et personnalités marquantes, du refus du savoir et de la compétence, du travail bien fait et donc de la capacité de se prendre en charge, à tous les niveaux.

Cette maladie qui date depuis la traite négrière, redéployée par la colonisation et les dictatures successives, ne permettra pas de faire de notre population, estimée aujourd’hui à 60 millions d’habitants, une nation forte et vibrante. Les éléments importants qui forment une nation, à savoir une excellente santé, une productivité élevée, une vie sociale harmonieuse et une forte défense ; exigent non seulement une unité d’esprits et des cours de la population, mais surtout une conscience résolue et marquée par la sincérité de l’idéal national, de la vision et de la pureté de cour et d’esprit. L’étatisation dictatoriale téléguidée, la centralisation à outrance du pouvoir et l’exercice solitaire du pouvoir contre toutes les volontés d’indépendance, de démocratie et de liberté des gens ont étouffé les initiatives locales libres. Graduellement, mais, sûrement, les institutions en place ont été vidées de leur contenu national et patriotique, pour enfin, déboucher en la ruine du pays et la décomposition de l’État en faveur d’un bureaucratisme partitaire vide et de célébration du dictateur, appelé Parti-Etat.

La paupérisation systématique de la grande population s’en est suivie. La sortie de cette situation, sur la base des mêmes présuppositions de leadership, a conduit à une transition qui ne finit toujours pas. Une forte vision imprégnant toute la population est nécessaire pour redonner la vie, dans toute son ampleur, aux initiatives locales libres ; redonner aux institutions nouvelles leur contenu national et patriotique ; refonderl’État en le transformant en un État pour tous.Le leadership, capable d’une telle vision, doit d’abord se connaître, dans ses faiblesses et ses points forts, il doit savoir très clairement les intérêts qu’il sert ouvertement. Il doit faire rupture avec les comportements de luttes ou de vie qui continuent de nous enchaîner au passé basé sur les mentalités de soumission ou d’exigence de soumission des gens, d’isolationnisme et de mépris des autres, d’auto-célébration (m’as-tu vuisme), de «gagner contre les autres et non avec les autres» pour un comportement basé sur la mentalité d’alliance et de «gagner avec les autres» et de la fidélité à la lutte contre tout refus de l’humanité à toute personne. Cette discipline est thérapeutique et permet de focaliser sur la réalisation de la vision et surtout de trouver les capacités nécessaires pour entraîner les autres dans cette réalisation.

Le leadership positif ne prétend pas être la clé à la solution des problèmes qui sont immenses ; mais il facilite la création de l’environnement rassemblant les gens pour confronter, ensemble, les problèmes quelque pénibles qu’ils soient pour en trouver les solutions.Les dirigeants corrompus, égoïstes, arrogants ou auto-centrés n’inspirent aucune atmosphère capable de rallier les gens de partout. Nous avons besoin des dirigeants dont le comportement est guidé par les vertus suivantes : honnêteté absolue, transparence absolue ou désintéressement absolu, amour absolu ou générosité absolue et pureté absolue. C’est donc un comportement en ligne avec les conséquences des processus génériques de vérité que sont la science, l’amour, la politique émancipative et l’art. Tel que le système des partis politiques fonctionne aujourd’hui, avec l’esprit hégémoniste (gagner contre tous les autres) de la conquête du pouvoir, n’est pas un environnement qui peut conduire à l’émergence d’une telle rupture de comportement.

Le leadership qui pourra nous conduire vers un meilleur avenir, capable de nous aider à maîtriser les niveaux croissants de complexité et de paradoxe, doit avoir une grande profondeur et largeur d’esprit. La crise spirituelle dans les gens qui aspirent à diriger nos institutions constitue le noyau stratégique du goulot d’étranglement de nos institutions. La vision nationale de l’effort pour l’indépendance avait pratiquement disparu. L’effort pour l’indépendance, tel que pensé à partir du mouvement politico-prophétique dirigé par Simon Kimbangu jusqu’au discours du 30 juin de Patrice E. Lumumba, exigeant pour condition une guérison des mentalités et conditions de vie coloniales (désaliénation coloniale) et la refondation de I’Etat dans le contexte d’une civilisation du noir par le noir et pour le noir – une civilisation pensée ou repensée par nous–, avait violemment avorté.

Les comportements du leadership actuel et ses présuppositions sont en grande discordance avec l’hymne national, La Congolaise, qui continue de rappeler cette vision. Les énoncés politiques, actifs dans notre pays, ont souvent trouvé leurs origines ailleurs. La victoire de la politique (l’ensemble des choix) de l’indépendance comme simple remplacement des colonialistes dans les appareils d’État colonial, sous condition de l’approbation des puissances coloniales occidentales, a fait que les prescriptions sur l’État, celles qui sont les plus respectées et suivies dans notre pays, émanent des puissances extérieures. Les ‘politiciens’ congolais s’en remettent aux puissances extérieures pour leurs prescriptions sur I’Etat et la société, sans qu’elles soient ni repensées par eux ni soumises à l’approbation de toute la population, gardée dans l’ignorance.

Le mode politique mobutiste d’olinga olinga te, voulant diriger sur cette base n’a fait qu’aggraver les problèmes confrontés par cette population. Le leadership de demain devra oublier ses illusions et se préparer réellement pour la vraie lutte, qui devra emboîter le pas, en innovant et amplifiant, la vision de l’effort pour l’indépendance. Le leadership de demain devra être marqué par l’éthique de vérité, celle qui aide à préserver, à encourager, à persévérer dans la fidélité subjective au processus de vérité ; celle qui permet à un sujet de ne pas céder. Il s’agit de la fidélité à la vision. Il faut persévérer, persister dans, sa fidélité. Cette persévérance est difficile ; mais il faut persévérer. La corruption, c’est l’ensemble des tendances qui empêchent la persévérance de la fidélité aux conséquences de sa vision. C’est cela le mal ; le mal vient après, il ne précède pas le bien. Le mal fatigue la fidélité, la fausse ou l’annule. Le mal zaïrois avait fatigué, faussé ou annulé la fidélité à l’effort pour l’indépendance.Il y a quatre formes du mal :1) la trahison du processus générique de vérité ; par exemple renoncer à la fidélité à la déclaration d’amour parce qu’on est fatigué ou par analogie, renoncer à la fidélité à la proclamation de sa vision parce qu’on est fatigué. 2) confondre le vrai processus générique avec son semblant ; il n’y a pas eu une vraie rencontre d’amour, on a été roulé. 3) la terreur, c’est-à-dire prendre une conséquence du processus générique de vérité (une vérité singulière) pour la vérité totale et infinie à imposer par la force. 4) confondre la nouveauté (événement) de la situation avec la situation elle-même ; le changement est conçu comme la répétition du même ; renoncer à la pureté absolue.

D’où découlent quatre principes d’éthique de vérité -toujours en situations — : 1) Ne pas céder sur sa fidélité ; ne pas trahir la vérité (l’événement-processus), il faut avoir le courage de persévérer et d’endurer ; 2) ne pas être confondu par un semblant de processus générique de vérité ; il faut savoir bien discerner le vrai processus ; 3) être modéré et humble ; résister la tentation de prendre une vérité singulière pour la vérité totale et infinie à imposer ; et 4) respecter la singularité et la pureté de l’événement-vérité ; chaque cas a toute son importance. Le leadership de demain doit partir du point de vue qu’il sert ouvertement toute la population congolaise présente et future. Il s’occupe de façon responsable de sa santé – qui doit être excellente–, de son éducation au niveau mondial moyen, de son bien-être économique (à commencer par une sécurité alimentaire), de sa sécurité et de sa culture. Que la population congolaise est la force motrice de son développement et donc la transformation de ses capacités en une forte puissance doit être une priorité. L’articulation entre la population, l’agriculture (y compris la biodiversité) et le secteur hydro-énergétique doit être le fondement de l’économie congolaise ; le secteur minier devra être la source des moyens de développement des infrastructures. Le leadership de demain devra relever le défi de la faillite du projet étatique dans notre pays par une refondation fédéraliste de l’État basée sur la subordination réelle du pouvoir militaire par le pouvoir civil ; la paix relative une fois obtenue, il faut donner la primauté de la refondation del’État au développement de l’administration publique fédérale.

Prenant l’horizon de la multiplicité, comme telle, l’État cessera d’être discriminatoire pour devenir un État pour tous ; Un État qui compte chacun pour UN et tout le monde tel (le) qu’il (elle) est et là où il (elle) est. La position géographique de notre pays donne à sa dimension internationale une attention stratégique. Les rapports de bon voisinage dans la région ne pourront plus être garantis par la seule diplomatie de gendarme régional ni même par une politique traditionnelle de coopération économique avec les voisins. Il faut déjà penser, pour le long terme, à une création d’une fédération des États de toute la région des grands lacs, par exemple. Cela fera de notre pays un noyau crucial et une force majeure de l’Union Africaine. La mondialisation est une casse-tête pour tout leadership de demain. Si comme le dit l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide (Eyes of the Heart : Seeking a Path for the Poor in the Age of Globalisation, Common Courage Press, 2000), le fait de s’impliquer dans ou de refuser de s’impliquer dans la mondialisation c’est choisir entre la mort et la mort ; seul un forçage spirituel pourra peut-être permettre à notre peuple de se tracer une voie médiane entre les deux choix. C’est ici, peut-être que la qualité du leadership de demain sera testée. La mentalité d’alliance, la fidélité à l’éthique de vérité et l’enracinement au service ouvert de la population congolaise tout entière permettront au leadership d’aider le peuple à trouver cette voie. Il faut aussi souligner que la démilitarisation des esprits et des institutions devra constituer un élément crucial de la vision ; c’est cela qui renforcera et rendra la paix durable. Pour cela, il faut refonder l’État de façon à ce que son pouvoir civil soit prépondérant sur celui militaire.

Conclusion

J’ai essayé de réfléchir, dans les limites du temps dont je disposais, sur une question difficile et de grande ampleur. Ce qui est en jeu, c’est la nécessité de faire émerger un mode historique nouveau de la politique dans notre pays. Il faut pour cela faire rupture de toutes les présuppositions comportementales, intellectuelles, émotionnelles et spirituelles des modes historiques de la politique, surtout basés sur la politique de l’indépendance comme remplacement des colonialistes dans l’État colonial sous condition de l’approbation des puissances occidentales. Les présuppositions du mode mobutiste de la politique, le mode d’olinga olinga te, constituent toujours une part de la pesanteur qui pérennise les transitions. Les consciences de soumission et l’exigence de comportement de soumission par des dirigeants, qui date de la colonisation ou avant, doivent céder à celles de la rupture pour les consciences de changement à tous les niveaux. Nous voulons un Congo multinational d’unité fédérale qui donne la primauté à l’information, à l’éducation (et pas l’instruction) ; c’est le seul moyen de faire des forces humaines la clé, le moteur et l’idéal de son développement social. Un Congo qui organise la promotion de la créativité dans tous les domaines de la vie humaine. La conscience publique congolaise, épurée des insuffisances idéologiques renforçant l’ignorance et le sectarisme à savoir : l’ethnicisme, le fétichisme ou les croyances et les pratiques magiques, le sectarisme religieux, le chauvinisme masculin et le sexisme, la mentalité de soumission et de servilité, etc., devra correspondre aux exigences de la position géographique stratégique de notre pays.

La conscience sociale est avant tout, un rapport réfléchi de soi, puis un rapport actif et réfléchi avec son environnement et enfin le rapport réfléchi et actif avec l’environnement de son environnement. C’est comme cela que le local peut communiquer avec l’universel et vice-versa. Un savant qui ne produit plus des connaissances nouvelles n’est plus un scientifique ; un consommateur de technologie qui ne produit pas une technologie nouvelle est réduit à être à la remorque des autres ; une culture qui ne répète que des vieilles traditions risque de disparaître ; un amoureux qui ne renouvelle pas, par des actes concrets, sa fidélité à la déclaration d’amour, cesse d’être amoureux ; une politique active renforce chaque jour la capacité politique des gens de partout, sinon elle devient un simple spectacle de positionnement sans vie. Daignons tout critiquer ; daignons penser l’impensable ; daignons mettre tout en question ; c’est cela qui libérera notre peuple de sa mentalité de soumission, de servilité, de docilité, de mimétisme, de la célébration de la médiocrité et de la stérilité spirituelle. Les gens pensent ; la pensée est rapport de réel. Tout changement, y compris celui du leadership, est, avant tout, une rupture dans la pensée.

Références :

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Professeur Ernest Wamba dia Wamba, Kinshasa, le 7 juin 2005.

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