L’Alliance des Bakongo (Association des Bakongo pour l’unification, la conservation et l’expansion de la langue kikongo ou ABAKO) a été fondée en 1950 dans un but purement culturel. L’association aspirait à un renouveau de la culture des Bakongo. Elle fut dissoute en 1966.
Elle fut fondée par Joseph Kasa-Vubu, ancien élève du grand séminaire de Kabwe et Nzeza Landu, ancien élève du grand séminaire de Brazzaville. En août 1956, l’Abako s’engage sur le plan politique par la publication d’un manifeste de conscience africaine. Le manifeste Abako revendique notamment l’africanisation des cadres et l’octroi aux Congolais des droits politiques et libertés fondamentales. De nombreuses sections se créeront dans les différents districts des Cataractes et du Bas-Congo. D’autres se créeront aussi à Bukavu, Stanleyville et Coquilhatville.
L’Abako joua un rôle capital dans la lutte pour l’indépendance de l’ex-Congo belge. Elle fit l’objet de nombreuses attaques en vue de la censure de son message revendicateur d’une indépendance congolaise immédiate, une fois constituée sous forme politique. Le 4 janvier 1959, l’interdiction d’une réunion de cette association, laquelle entendait faire un compte rendu public de la première conférence des peuples Africains (décembre 1958), déclencha une émeute suivie d’un massacre à Léopoldville. Le 8 janvier 1959, Joseph Kasa-Vubu, président du mouvement nationaliste de l’Abako, est arrêté et « exilé » en Belgique.
L’Association des Bakongo sera dissoute officiellement le 11 janvier 1959 par un arrêté du bourgmestre de Léopoldville. Cependant Joseph Kasa-Vubu la reconstituera la 26 juin de la même année, mais sous la dénomination d’Alliance des Bakongo. À son retour de Belgique, en mai 1959, Joseph Kasa-Vubu déclare publiquement qu’il ne reconnaîtra plus les autorités belges à partir du 1er janvier 1960.