Mise en place des institutions de la transition, un ‘’accouchement difficile’’

En effet, ce n’est qu’après bien des tergiversations que les représentants du RDC-Goma ont pris la route de Kinshasa pour entrer dans le gouvernement de Transition. Mais c’est avec beaucoup de joie que nous avons vu se réaliser ce projet : après une première réunion le 09 juillet, sans les représentants du RCD-Goma, c’est à la mi-juillet que sous le patronage de l’ONU les ministres RDC-Goma ont enfin regagné la capitale.

Cette joie s’est manifestée d’une façon extraordinaire dans la ville de Bukavu les 17 et 18 juillet quand les couleurs de la R.D.C, – le drapeau à six étoiles – ont été hissées place du 24 novembre et ont pris la place du drapeau du RCD qui flottait sur les édifices publics depuis plusieurs années maintenant. Lors de manifestations estudiantines, il y avait eu plusieurs essais pour hisser le drapeau à six étoiles sur plusieurs édifices ou carrefours, mais chaque fois la police et l’armée était intervenues pour réprimer ces manifestations. Par ailleurs, une des premières conséquences de ces ‘’accords’’ et de la mise en place du gouvernement de transition, c’est l’ouverture de linges aériennes entre Kinshasa et Goma et entre Lubumbashi et Kaliémie.

Mais cette période est marquée par l’intensification de la guerre dans l’ITURI et plus particulièrement pour le contrôle de BUNIA. Cela a amené l’intervention internationale avec l’opération ‘Artemis’ sous commandement français, pour pacifier et désarmer la ville de Bunia. Dans le bushi, les attaques ont continué, ‘’les tracasseries, poursuites illégales, intimidations et menaces pèsent toujours sur des acteurs de la société Civile, les médias et les associations’’…. Cette période de transition prévue pour deux ans pose certaines questions: la réunification, la pacification, la reconstruction du pays, seront-elles vraiment réalisées au cours de cette période de transition? Lors d’un atelier sur le thème de la Constitution de Transition qui s’est tenu à Kinshasa, les participants y ont réfléchi et ont fait les remarques suivantes :

  1. Il existe des chances pour la réunification grâce à la détermination du peuple congolais,
  2. La pacification sera plus difficile, car la guerre est le fait d’éléments étrangers qui sont fortement motivés par les richesses du pays,
  3. La reconstruction du pays va se mettre en route, mais demandera certainement plus de temps que celui imparti à la ‘’Transition’’.

C’est dans ce climat fait d’espoir et de doutes que l’année scolaire tout comme le travail pastoral pastoral va commencer au mois de septembre.

Jean Chaptal

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