Programmé le premier jour, le mardi 21 septembre 2021 à la 76e Assemblée générale des Nations-Unies, le président de la République Démocratique du Congo Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui préside actuellement l’Union africaine, a pris la parole à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans dans son discours, il a abordé la situation économique, sanitaire et sécuritaire, ainsi que les besoins immédiats du continent.
La sécurité
Ces dernières années, en Afrique, plusieurs sous-régions sont touchées par des attaques liées au djihadisme, notamment l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et surtout la région du Sahel. De ce fait, dans son discours le mardi 21 septembre 2021 à la 76e Assemblée générale des Nations-Unies, le président Félix a prévenu devant les Nations Unies que « si la communauté des nations minimise le danger que représente la propagation du djihadisme en Afrique, si elle n’adopte pas une stratégie globale et efficace pour éradiquer ce fléau », les « plaies ouvertes dans la zone saharienne, en Afrique centrale et australe, continueront à se métastaser jusqu’à faire jonction pour devenir une menace réelle pour la paix et la sécurité internationale »
Félix Tshisekedi a alerté au sujet de l’expansion du djihadisme dans la région du Sahel, au Mozambique ainsi que dans l’est de son pays, la RDC. «L’Afrique refuse de servir de base arrière au terrorisme international. Raison pour laquelle, certains dirigeants africains comme ceux du G5 sahel se sont organisés pour mutualiser leurs forces contre cet ennemi commun», a-t-il déclaré. D’après lui, c’est dans cette logique que son pays, la RDC, a adhéré à la coalition mondiale contre le terrorisme qui a, en juin dernier, mis en place un groupe de travail sur le terrorisme en Afrique.
Extrait sonore (Voix: Félix Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo — Durée audio: 5’34 »).
Félix Tshisekedi a appellé l’ONU à aller « au-delà des déclarations de compassion et d’intentions peu suivies des faits sur le terrain ». Car, prévient-il, le terrorisme est aujourd’hui un fléau qui menace la paix et la sécurité internationale, et compromet la démocratie dans le monde. Selon lui, la stratégie efficace de lutte contre le terrorisme passe par «l’adoption des politiques sécuritaire concertées, le renforcement des moyens des États, notamment par la mutualisation des ressources et des échanges des informations sécuritaires, le respect des droits de l’homme et la prévention».
L’Afrique et le monde
Le président Félix Tshisekedi a abordé aussi la situation politique globale du continent africain, marquée par de multiples coups d’État. Félix Tshisekedi a fait savoir que l’atteinte des objectifs fixés exige des institutions politiques fortes et stables, des politiques publiques adéquates, de la bonne gouvernance et une intégration régionale. «Ni les capacités ni les ressources naturelles ne font défaut pour ce faire», a-t-il noté.
Le Président Félix Tshisekedi a aussi plaidé pour une meilleure représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Il explique que 4 postes doivent revenir à l’Afrique dont deux devraient être occupés par des membres permanents avec les mêmes privilèges, y compris celui de véto. «Je réitère la position commune africaine arrêtée par les Chefs d’État et de Gouvernement contenue dans le consensus d’Ezulwini et dans la Déclaration de Syrte. Il s’agit de représenter l’Afrique par deux sièges supplémentaires dans la catégorie des membres non permanents et de deux autres dans celle des membres permanents avec les mêmes droits y compris celui de véto, les mêmes privilèges et obligations que ceux des membres permanents actuels», a déclaré Félix Tshisekedi dans son discours mardi 21 septembre 2021 à la 76e Assemblée générale des Nations-Unies.
Lors de la 75e Assemblée générale des Nations-Unies, le Président Sud Africain Cyril Ramaphosa, alors président de l’Union Africaine, avait également rappelé la nécessité de réformer le conseil de sécurité des Nations-Unies pour une meilleure représentation de l’Afrique. «La composition actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas le monde dans lequel nous vivons. A l’occasion du 75e anniversaire de l’ONU, nous réitérons notre appel à une plus grande représentation des pays africains au Conseil de sécurité, et que cela soit repris de toute urgence lors des négociations intergouvernementales. Ce n’est que grâce à un Conseil de sécurité des Nations unies réformé et inclusif que nous pourrons résoudre collectivement certains des conflits les plus prolongés au monde», avait-il lancé.
Pour Félix Tshisekedi, cette demande vise plus d’efficacité dans les actions menées par les dirigeants africains et la justice au continent africain. «On ne l’aura jamais assez répété. Il s’agit d’une question d’efficacité de l’ONU et de justice à rendre à un continent, mieux à un pan entier de l’humanité dont le rôle ne cesse de s’accroître chaque jour davantage dans la conduite des affaires internationales. En vérité, la revitalisation de l’ONU retenue pour nos discussions au cours de cette session est aussi à ce prix. Les Nations Unies commettraient une faute politique grave en restant toujours dans la rationalité des rapports de force issus de la guerre mondiale de 1940-45, il y a 76 ans», a-t-il soutenu.
Mauvaises gouvernances sur le continent
Alors que la région voit une série de coups d’États qui semble devenir le moyen infaillible d’accéder au pouvoir, plus de 6 tentatives en 1 an, Tshisekedi n’a pas omis d’aborder les problèmes de mauvaises gouvernances dans son discours. Effectivement, il a affirmé que « l’atteinte de ces objectifs exige des institutions politiques fortes et stables, les politiques publiques adéquates, la bonne gouvernance et l’intégration régionale. » Il ajoute que « ni les capacités ni les ressources naturelles ne font défaut pour ce faire« .
Au sujet des élections en République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a confirmé qu’elles auront lieu en 2023. Ceci ne sera possible qu’avec la paix, a nuancé le chef de l’État.
Urgence sanitaire
Sur la situation de la Covid-19 en Afrique, Félix Tshisekedi souhaité que soit « augmenter la capacité des tests dans les pays qui ne disposent pas des produits de laboratoire requis et à assurer un approvisionnement suffisant et rapide en médicaments et équipements nécessaires à la prise en charge des malades », « généraliser la vaccination en approvisionnant en vaccins ceux qui ne les produisent pas et en les dotant de capacités de production locale ». En ce sens, il a réclamé 100 milliards des droits de tirage spéciaux du Fonds Monétaire International (FMI) pour lutter contre l’impact de la pandémie de Covid–19 sur les économies Africaines.