Des militaires burundais signalés dans l’est de la République démocratique du Congo

Selon plusieurs sources locales, des « commandos » sont allés attaquer les rebelles du RED-Tabara, dont la province du Sud-Kivu constitue la base arrière.

Selon plusieurs sources locales, des «commandos» sont allés attaquer les rebelles du RED-Tabara, dont la province du Sud-Kivu constitue la base arrière.

Des soldats congolais en patrouille, dans l'est du pays. (photo d'illustration).Des soldats congolais en patrouille, dans l’est du pays. (photo d’illustration). AFP PHOTO/JUNIOR D. KANNAH.

Des militaires de l’armée burundaise ont été vus en décembre dans la région des hauts plateaux de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), considérée comme une base arrière de la rébellion burundaise du RED-Tabara, a-t-on appris mercredi 5 janvier de sources locales.

«Le dimanche 19 décembre 2021, les forces burundaises sont entrées dans Lemera. Plus de 380 militaires, visiblement des commandos. Ils sont passés à Lemera centre [et] sont partis attaquer les rebelles burundais », a déclaré à l’AFP Edmond Simba Muhogo, chef du groupement Lemera du territoire d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Ces militaires sont actuellement installés dans les localités congolaises de Bijojo et Bibangwa, a-t-il indiqué.

«Je confirme que des militaires burundais sont entrés en RDC » et se sont dirigés « vers les hauts plateaux, où se trouve le RED-Tabara », a assuré à l’AFP Mwami Ndari Kalingishi Simba 3 Adams, chef traditionnel de Bafuliiru, ajoutant avoir alerté l’armée sur cette «incursion». «Les autorités doivent nous dire la vérité sur la présence de cette force étrangère», a réagi Willy Siremba, coordinateur de la société civile d’Uvira.

«Nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer la présence de l’armée burundaise sur le sol congolais. Nous savons qu’il y a des groupes armés qui viennent des pays étrangers et qui traversent la frontière de manière clandestine pour appuyer d’autres groupes rebelles qui sont au Congo», a affirmé à l’AFP le major Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée dans le Sud-Kivu. Ces groupes «qui viennent des pays étrangers» sont souvent «invités par des groupes armés locaux qui continuent de tuer, violer, voler les biens de la population. Mais dire que c’est l’armée burundaise, nous ne pouvons pas le confirmer», a-t-il insisté. Sans les nommer, l’officier a évoqué des récents «accrochages entre ces groupes».

Une série d’attaques au Burundi

Lundi, le RED-Tabara a indiqué dans un tweet avoir «mené des combats [dimanche] à Gashenyo et Kitembe, dans les hauts plateaux du Sud-Kivu, contre les Forces de défense nationale du Burundi», faisant «au moins dix morts et une vingtaine de blessés côté ennemi».

Considéré aujourd’hui comme le plus actif des groupes rebelles burundais, le RED-Tabara, dont la base arrière est dans l’est de la RDC, est accusé d’une série d’attaques au Burundi depuis 2015. Ce mouvement rebelle, qui compterait entre 500 et 800 hommes, se renforce et a maintenant une présence au Burundi, avait affirmé en novembre l’opposant burundais Alexis Sinduhije. En septembre, le groupe a revendiqué une attaque contre l’aéroport international de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, où plusieurs attaques ont eu lieu le même mois.

Outre le RED-Tabara, les Forces nationales de libération (FNL) du Burundi sont également présentes dans l’est de la RDC, une région déstabilisée depuis plus de vingt-cinq ans par la présence de dizaines des groupes armés locaux et étrangers.

Le Monde avec AFP.

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